Les trafiquants de produits de faune n’ont pas baissé les bras pendant que le coronavirus secoue la planète. Après le déclenchement de la crise, ils ne manquent pas de stratégies pour convoyer des trophées vers les consommateurs.
Le commerce illégal des trophées d’espèces menacées d’extinction bat toujours son plein malgré les conventions que les Etats ont ratifiées et les réglementations qui régissent chaque nation. Qu’il vous souvienne que le pangolin, une espèce intégralement protégée, est soupçonné avoir servi de courroie de transmission de coronavirus entre la chauve-souris et l’homme. Ce qui a créé une méfiance vis-à-vis de ce mammifère recouvert d’écailles. Et cela doit rendre réticente la consommation de viande de pangolin et des autres animaux sauvages. Contre toutes attentes, une cargaison de 6,16 tonnes d’écailles de pangolins a été saisie le 31 mars 2020 au port de Kelang en Malaisie, selon « Atlas du Business des Espèces menacées » de Robin des Bois. Ces écailles sont estimées à 17,9 millions d’US$ soit 2900 US$/kg. Des informations qui nous sont parvenues, le conteneur transportait officiellement des noix de cajou. Et l’expédition a été organisée entre des trafiquants africains et des revendeurs chinois début 2020 après le déclenchement de l’épidémie de Covid-19 en Chine. Or, la Chine a interdit la consommation de viande des animaux sauvages depuis l’avènement de coronavirus.
Le jeudi 9 avril 2020 au Cameroun, deux sacs de jutes remplis d’écailles de pangolins ont été arrêtés. La preuve que le pangolin fait toujours objet de braconnage pour la consommation de sa viande et l’utilisation de ces écailles. Quelques jours plus tôt toujours au Cameroun, une peau de léopard a été également saisie chez des trafiquants pris en flagrant délit de commercialisation. Malgré la pandémie de coronavirus qui a réussi à faire confiner des milliers de gens dans plusieurs pays, les espèces menacées d’extinction sont davantage au bord de l’abîme. Le Plus surprenant, c’est le pangolin qui est au cœur de trafic à l’international. On comprend aisément que pendant que le monde entier est à la recherche de remède contre le covid-19, de vils individus détruisent la biodiversité pour nourrir le commerce illégal des espèces interdites de vente. A tous les niveaux, ces trafiquants doivent être sévèrement punis pour servir de leçons aux autres.
Ces différentes saisies devraient être comme une alerte pour le Bénin qui devrait malgré le cordon sanitaire et les autres mesures mises en place, demander aux forces de sécurité publique en général et la brigade cynophile en particulier, d’être plus vigilantes dans les actions de lutte contre la criminalité faunique.
C’est à nouveau le lieu de rappeler que le Bénin dispose de la réglementation et c’est la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin qui punit la commercialisation des trophées d’espèces intégralement protégées.
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