Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

TENDANCES ACTUELLES : ALIÉNATION CULTURELLE ET SPIRITUELLE DES NOIRS : Les différentes formes d’ aliénation

Par Prof. KALALA OMOTUNDÉ.

« Il va donc progressivement s’abandonner au complexe d’infériorité. Et pour masquer son état, il va s’occidentaliser et agir avec dédain envers ses frères de « race ». Ses arguments sont dignes d’un névrosé inculte.» « Mais les blancs ont tout inventé, tu ne le vois pas » me lança un jeune étudiant africain inscrit à Sciences Po. Moi, je vois surtout l’état de son ignorance.

Le conflit social

Le sujet confronté à la négrophobie sociale ambiante, choisi l’esquive. Il devient l’apôtre du métissage, de la mondialisation, de la vie en couple mixte. Pour lui, c’est la solution du problème du monde. Il a intégré l’hostilité de la conscience agressive mais refuse de l’affronter.

Le conflit idéologique

Le sujet considère que la culture africaine et Afro-caribéenne sont dépassées par la culture occidentale qui représente la modernité. Son histoire, sa culture ne l’intéresse plus, c’est pour lui du passé. Il étudie la Renaissance européenne mais sourit lorsqu’on lui parle de la Renaissance Africaine.

Le conflit éducationnel

Le sujet va tout faire pour que ses enfants agissent, pensent et parlent comme de parfaits européens. Il choisira méticuleusement les jouets et les livres qu’ils auront à la maison. Il fabrique ainsi de véritables bombes psychologiques à retardement. J’ai vu, par exemple, une jeune femme noire se faire convoquer à l’école pour expliquer pourquoi sa fille noire, avait catégoriquement refusé qu’un petit garçon noir, vienne s’asseoir à côté d’elle en classe. Dans le même ordre d’idée, une vaste enquête menée aux USA a révélé qu’offrir des poupées blanches aux enfants noirs crée des névroses. La poupée est le prolongement de la maman qui doit normalement lui ressembler, ne l’oublions pas.

Le conflit historique

Le sujet a été persuadé par la conscience agressive que ses ancêtres sont passés du stade de sauvages cannibales non civilisés à celui d’humains civilisés en raison de l’esclavage et de la colonisation ( mythe du sauveur blanc). Pour lui, les invasions européennes et arabes ont apporté à l’Afrique, bon nombre de techniques que celle-ci ignorait. Au delà, il croit devoir sa liberté, plus à l’esprit « humaniste » des occidentaux ( Schoelcher ) qu’à celui de ses ancêtres. Tel est le résultat de la falsification de l’histoire du continent noir, de l’esclavage et de la colonisation. C’est cette constatation qui pousse encore Aurélie a déclaré : « Le silence sur la période esclavagiste s’accompagna du silence sur l’héroïsme des esclaves! Si bien que de l’abolition de 1848, on ne retint ainsi que l’idéologie Schoelchériste, le mythe du sauveur blanc, de la France émancipatrice et misécordieuse.»

Ainsi, un jeune déclarait dans le France-Guyane de décembre 2005 , que la colonisation avait apporté l’eau aux africains ??? Cette démarche irrationnelle se nourrit toujours d’une imagerie fantasmagorique distillée par la conscience agressive.

Le conflit culturel

Le sujet pense que la culture et la vision occidentale sont supérieures aux autres cultures. « Nous sommes tous Grecs. Nos lois, notre littérature, notre religion, nos arts prennent tous leurs racines en Grèce. »(…)

Le conflit intellectuel

Faute d’investigation historiographique et en raison du silence de l’école, le sujet a fini par croire que sa couleur de peau était un obstacle à l’intelligence humaine. La conscience agressive, en faisant croire aux Nègres que leurs ancêtres n’avaient été qu’une bande de bons à rien, a entraîné l’écroulement de leur « Moi Africain ». Pour le constater, il suffit d’aborder la question des inventeurs et savant noirs.

Le conflit de valorisation

Le sujet recherche un terrain de valorisation sociale pour masquer sa filiation africaine. Cette démarche peut prendre la forme d’une expression en langue française très sophistiquée, d’une classe obsessionnelle d’une âme sœur occidentale, d’une grande maîtrise de la littérature occidentale, du choix d’une voiture de gros gabarit alors qu’il vit dans un taudis, du choix exclusif de tenues vestimentaires de grande marque, etc…

Le conflit religieux

C’est le plus désastreux car la logique, la rationalité de la pensée sont aux abonnés absents. Le sujet est persuadé que c’est le Dieu de l’autre ( blanc de préférence ) qui sera sa planche de salut. Il ne perçoit pas l’universalité des croyances, ni l’universalité de Dieu, il ne voit que l’uniformité, la conformité et la soumission à un dogme religieux extra-africain, qu’on lui a généralement inculpé depuis l’enfance. Seul son passé d’ex-colonisé et son ignorance peuvent expliquer un tel comportement. Pour lui, la religion africaine n’est que sorcellerie ( résultat de l’action des missionnaires ) et n’a jamais ou fait germer l’idée d’un Dieu unique, créateur du ciel, de la terre et des hommes. Nous y reviendront plus loin car l’aliénation culturelle dans ce domaine est astronomique.

Le conflit physiologique

Le sujet cherche à fuir tout ce qui peut lui rappeler sa négritude d’où la phrase soulignée par Aurélie en avant propos : « Ah non, je ne suis pas noire, t’as pas vu que ma peau est moins foncée que la tienne !» Ouvrez un magazine « black » vendu chez les marchands de journaux et vous comprendrez les dégâts du conflit physiologique. Vous y trouverez un nombre incalculable de publicités pour des produits de blanchissement de la peau, des tissages, des lentilles pour les yeux, du défrisant, etc. Dans une émission de télé-réalité sur M6, une belle jeune femme noire originaire de la Guadeloupe déclara en souriant au « Bachelor » qu’elle avait des origines asiatiques et européennes. Notre négresse fuit ses originaires africaines trop lourdes à porter. Comme le dit encore Aurélie : « Honte de ses origines. Honte de descendre d’Africains. Complexe d’infériorité. Manipulation. Trouble identitaire. Aliénation de la réflexion. Assimilation à deux revers.»

Mais comment ne pas raconter cette anecdote ? Lors d’une conférence animée par Doumbi-Fakoly à Paris, un monsieur lui posa une question qui failli me faire mourir de rire. Très sérieusement la question était en substance la suivante : « Mr Fakoly, si vous pensez que la réincarnation était l’une des composantes de la spiritualité africaine ancestrale, pensez-vous que je pourrai un jour me réincarner en Blanc ? »

Jean Philippe Omotunde, Discours Afrocentriste sur l’ Alienation Culturelle, P. 34,35,37.

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