Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

PROPOS DE THÉOPHILE YAROU SUR CANAL3 BÉNIN

« … le président d’honneur n’a pas le pouvoir de convoquer un congrès… »

Canal3 Bénin : Nous apprenons que votre parti se prépare à tenir un congrès. Est-ce vrai ou pas ?

Théophile Yarou : Non, il ne s’agit pas d’un congrès. Notre parti a traversé une crise et nous avons mis en place, sous l’égide du président Yayi Boni, un comité de réconciliation. Le comité de réconciliation a décidé d’aller directement à la préparation des élections communales et de projeter la tenue d’un congrès deux semaines après l’installation des nouveaux conseils communaux. Suite à cela, nous avons tenu le jeudi dernier une réunion du Bureau exécutif national qui a également entériné cette décision de n’organiser le congrès qu’après l’installation des conseils communaux. Ce dont vous parlez concerne certainement une réunion informelle convoquée par le président d’honneur du parti. D’après ce que j’ai appris, il a initié cette rencontre pour présenter les vœux du nouvel an aux responsables à la base. D’ailleurs, personne ne peut convoquer le Conseil national ni le congrès sans passer par le Bureau exécutif national.

Avez-vous échangez avec le président d’honneur pour connaître les réelles mobiles de cette activité ?

Je n’ai pas échangé avec le président d’honneur, mais le message qu’il m’a fait envoyer par ses enfants est qu’il invite les secrétaires exécutifs communaux à son domicile pour une présentation de vœux et il voudrait les rencontrer après son retour de soins. Le congrès ne peut pas être convoqué par le président d’honneur. Les secrétaires exécutifs communaux ne constituent pas les instances du parti qui peuvent participer uniquement à un congrès. Les participants au congrès sont bien définis par les textes.

Les textes du parti permettent-ils au président d’honneur de convoquer des responsables à la base du parti pour une cérémonie de présentation de vœux sans passer par le secrétaire exécutif national ?

Non. Ce sont des anomalies. Ce n’est pas possible. En principe, même la courtoisie voudrait que le président d’honneur demande au secrétaire exécutif national de convoquer les secrétaires exécutifs communaux. Mais vous savez bien que notre président d’honneur aime bien être au contact des militants à la base. C’est pourquoi, j’ai dit que cette rencontre n’est pas organisée dans le cadre du fonctionnement normal du parti. Il peut aller directement au contact des militants à la base, mais si c’est pour tenir une réunion formelle ou un congrès, il ne peut pas le faire sans passer par le secrétaire exécutif national.

On a appris que le vendredi 7 février 2020, les coordonnateurs de circonscription ont échangé avec le président Yayi Boni et c’est à la suite de ces échanges qu’il y a eu ce communiqué qui a circulé sur les réseaux sociaux. Pour les coordonnateurs, sans le congrès, il n’y aura pas de confiance au sein parti avant les élections.

Je pense que c’est une plaisanterie de mauvais goût. Les coordonnateurs de circonscription ont été invités dans la même forme que ceux invités ce lundi. Ils ont juste été invités pour présenter les vœux au président d’honneur du parti. Même ceux qui ont participé à cette réunion ont été surpris par ce communiqué. Pour moi, c’était une intoxication. En plus, il y avait autour de lui 11 coordonnateurs de circonscription électorale sur les 24. Ils ne peuvent rien exiger. C’est au Bureau exécutif national qu’on peut exiger ces genres de choses. Or, la veille, le Bureau exécutif national a dit pas de congrès avant les élections communales.

Le président d’honneur convoque une réunion informelle. Le secrétaire exécutif national qui se fend d’un communiqué dit qu’il ne s’agit pas d’un congrès. Est-ce qu’on travaille finalement à faire peur aux membres du bureau exécutif national de la Fcbe ?

Non, comme je viens de vous dire, le président d’honneur peut inviter n’importe qui au sein du parti. C’est-à-dire à titre informel et personnel, il peut inviter n’importe qui chez lui pour lui faire des présentations de vœux. C’est pour cela que le secrétaire exécutif national a clarifié. Le communiqué qui les a invités n’était pas un communiqué signé. Par conséquent, le secrétaire exécutif national s’est senti dans l’obligation de clarifier et de se permettre le communiqué qu’il a publié. C’est pourquoi, il a pris ces mesures pour dénoncer le fait que nous ne soyons pas associés à une quelconque réunion qui va se tenir à notre siège. Par conséquent, nous considérons que c’est un non-lieu.

Qu’est-ce qui justifie le communiqué de Paul Hounkpè ?

Non mais, c’est parce qu’il y a eu un communiqué non signé. On ne peut donc pas savoir qui a convoqué ces secrétaires exécutifs communaux. Alors, le premier responsable du parti a été obligé de faire un autre communiqué pour réfuter toute responsabilité de ce communiqué.

Redoutez-vous un coup de Yayi Boni qui semble reprocher quelque chose au secrétaire exécutif national, des pouvoirs exorbitants en matière surtout de convocation des organes du parti ?

Non pas du tout. De toute façon, le président d’honneur n’a pas le pouvoir de convoquer un congrès. Il ne peut qu’agir à travers les instances du parti. S’il a, par exemple, une idée qu’il veut faire passer, il est obligé de la faire passer par le bureau exécutif national. Si le bureau n’est pas allé dans le sens du président d’honneur, il est bien obligé de s’adapter aux décisions du bureau exécutif national. Le président d’honneur n’a pas de problème avec le secrétaire exécutif national. Nous avons déjà obtenu la réconciliation autour de nous et je ne crois pas qu’il puisse être capable lui-même de remettre en cause cette réconciliation. Cela ne lui ressemble pas du tout.

Participerez-vous à cette réunion informelle ?

Non, je ne serai pas présent dans la mesure où je lui ai déjà présenté mes vœux le 31 décembre. A cette occasion, j’étais accompagné d’un certain nombre de collègues. Puisque le parti a décidé d’aller aux élections, c’est peut-être une occasion pour lui de les encourager. C’est certainement pourquoi il les a invités à lui présenter les vœux. Mais en aucun cas les textes ne lui permettent pas d’organiser un congrès chez lui.

Nous sommes le 10 février. Est-ce que cela ressemble à Yayi Boni de présenter les vœux un 10 février ?

On peut bien présenter les vœux à n’importe quel moment de l’année. Si depuis le début de l’année, il n’a pas pu entrer en contact avec certains militants du parti c’est son bon droit de les inviter et de leur présenter les vœux. Cela ne nous pose aucun problème que le président rencontre les secrétaires exécutifs communaux chez lui. Mais cette instance ne peut décider de rien de sorte à influencer les décisions du bureau exécutif national.

Il y a eu le communiqué des coordonnateurs de circonscription, le communiqué du secrétaire exécutif national. Dans le rang de vos militants c’est le pouvoir qui travaillerait à vous empêcher d’aller en congrès ?

Le pouvoir n’a rien à voir dans l’organisation de congrès au sein d’un parti. D’abord, je vous dis que les coordonnateurs de circonscription électorale n’ont fait aucun communiqué. Prenez ce communiqué, vous ne verrez pas le nom d’un coordonnateur de circonscription électorale. Par conséquent, ce document est pour nous un tract. Ensuite, les coordonnateurs de circonscription électorale qui se sont réunis ne font pas la moitié des coordonnateurs au niveau national. Et au niveau de nos statuts, il n’y a aucune structure qui a nom le collectif des coordonnateurs de circonscription. De même, il n’existe pas de collectif des secrétaires exécutifs communaux. Il y a que dans notre parti nous avons trois instances de décision majeures. Il s’agit du congrès, du conseil national et du bureau exécutif national. Ce sont les instances de décision du parti. Alors, En dehors de ces instances, aucun autre organe ne peut prendre une décision qui s’impose à l’ensemble du parti. Le bureau exécutif national a décidé de n’organiser le congrès qu’après l’installation des nouveaux conseils communaux. C’est un débat qui est clos. Nous avons fini le processus de réconciliation avec l’autre aile. Le parti est aujourd’hui unifié. Fcbe est un et indivisible, donc je ne crois pas qu’une quelconque réunion puisse remettre en cause tout ce travail de plus d’un mois et demi.

Fcbe est un et indivisible sauf qu’il y a des initiatives de présentation de vœux du leader charismatique du parti qui tendent à perturber cette paix que vous vantez ?

Pour l’instant, je ne crois pas que cette initiative du président d’honneur puisse perturber la paix retrouvée parce que je viens de vous dire qu’inviter les secrétaires exécutifs communaux au domicile du président d’honneur ne constitue en rien une instance du parti.

Que valent les instances de Fcbe sans Yayi Boni ?

Savez-vous, la présidence d’honneur est une instance du parti, mais n’est pas au-dessus du congrès. C’est une organisation qui est faite de manière à ce que le président d’honneur ne puisse intervenir que lorsque la ligne politique du parti est en jeu. Lorsque nous voudrions changer la ligne politique du parti, nous sommes obligés de requérir l’avis du président d’honneur du parti. Mais il n’intervient pas au plan opérationnel. C’est le bureau exécutif qui est aidé par le bureau politique qui assure les tâches courantes. A partir de ce moment, le président d’honneur à bel et bien sa place et les textes prévoient que c’est le président Yayi Boni qui est le président d’honneur du parti Fcbe. Et ces textes prévoient également que pour toutes les questions importantes, le président Yayi Boni doit être consulté. En comptant sur le président d’honneur, le parti est mieux structuré aujourd’hui et chacun est dans son rôle. Le président Yayi Boni est toujours président d’honneur de notre parti. Sur ce point, il n’y a aucun problème. Lui-même ainsi que l’ensemble de nos militants le savent bien. Evidemment, il y a des gens qui font de l’intoxication pour faire croire qu’il n’est plus président d’honneur du parti. Ce n’est pas vrai dans la mesure où il est en est toujours le président d’honneur. J’invite les militants à rester sereins. Il ne s’agira pas d’un congrès. De toute façon, cela ne peut en être autrement. Je demande aux secrétaires exécutifs communaux de s’activer pour que nous puissions avoir les dossiers de candidatures à temps.

Source: Canal 3 Bénin