Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Moussa Latoundji : ‘’N’oubliez pas que je suis là pour trois mois’’

Moussa Latoundji

De retour de Turquie avec dans son escarcelle, le trophée de l’Antalya Cup, Moussa Latoundji s’est exprimé avec les journalistes de l’ORTB. Diffusé en exclusivité ce samedi 02 avril 2022, cet entretien montre le sélectionneur intérimaire des Ecureuils, opinant sur plusieurs sujets.

Dans un Lacoste et un pantalon Jean, Moussa Latoundji s’est révélé serein et connaisseur à propos des différentes questions à lui adressées par Hugues Zinsou Zounon.

Bilan de la participation des Ecureuils au stage d’Antalya

Moussa Latoundji a précisé d’entrée que le stage d’Antalya lui a permis de faire une revue de troupe. Pour lui, il était important de jauger la forme mentale du groupe après les éliminations du Benin des tournois qualificatifs pour la Coupe d’Afrique des Nations et du mondial. Cet objectif est important d’autant plus qu’il a fait le constat d’un moral sapé par les précédents échecs. ‘’Après l’éliminatoire de la coupe d’Afrique et du barrage de la coupe du monde, moralement c’est des joueurs qui sont atteints.‘’, a dit l’ancien international.

Aussi, Moussa a considéré que ce stage était l’occasion de lancer et d’essayer de nouveaux joueurs. A ce niveau, il y avait deux types d’Ecureuils que le sélectionneur intérimaire a lancés. Pour lui, il fallait, dans un premier temps, accorder l’opportunité de jouer aux joueurs, souvent convoqués et sans temps de jeu.

Dans un second temps, il fallait voir les nouveaux appelés à l’œuvre.

‘’ Il faut qu’on se dise la vérité’’

Moussa a été invité a donné ses impressions sur la jeune garde de l’équipe nationale du Bénin. Avant de répondre, le sélectionneur s’est félicité d’avoir accordé à la jeunesse la chance de s’exprimer. Il prend cependant de la hauteur et estime qu’il y a encore du travail à faire. A  ce propos, il a déclaré : ‘’ Je pense que j’ai eu la chance de leur donner la chance de se faire montrer aussi. Mais ça reste. Il faut qu’on se dise la vérité, ça reste.’’ L’intérimaire n’exclut pas cependant de faire route avec la patience en espérant une amélioration chez cette jeune garde. ‘’On va essayer de leur donner plus de temps pour les voir‘’, a dit le coach local.

Moussa en mode profiler ?

Dans cet entretien, l’entraîneur local a dressé le profil de certains joueurs en se basant sur des aspects de la santé mentale.

Le tout premier qu’il a analysé est Tosin Aiyegun dont il n’a pas tari d’éloges. ‘’ Tosin est un joueur qui m’a plu. Il a beaucoup apporté dans l’effectif surtout offensivement. C’est un joueur intéressant […] c’est un tueur.’’ C’est avec ces mots que le successeur de Michel Dussuyer a dit du bien de sa nouvelle trouvaille. Il n’a pas manqué de dire que le joueur est technique et combatif. En bon leader, il a reconnu l’apport et tout le bien que ce joueur fait à l’équipe.

Le second joueur analysé par Moussa est le capitaine Khaled Adenon. Pour lui, l’expérience de Khaled est toujours pesante et bénéfique pour la sélection. Il est trop tôt selon lui, d’accuser le physique et l’âge du joueur. Le point que Moussa pense qu’il est important de travailler avec le numéro 3 des Ecureuils est le mental. Pour confirmer l’importance du joueur, Latoundji a déclaré : ‘’ Khaled est l’un des meilleurs joueurs de l’équipe et on a toujours besoin de lui ‘’.

Le groupe a aussi été analysé par le sélectionneur. Il a reconnu que l’effectif est devenu solidaire et joue ensemble. De même, il a relevé que les victoires engrangées ont contribué à ramener la confiance au sein du groupe. Il a aussi souligné que ce tournoi a permis au public de refaire confiance à la troupe. Une confiance qu’il demande au peuple béninois de toujours maintenir en son équipe.

Pour finir, il souligne que la bonne réputation footballistique du Benin aujourd’hui, est le fruit du travail de son prédécesseur à qui il rend hommage. Il l’exprime en disant : ‘’ Michel, il a trop apporté. Là où nous sommes aujourd’hui, si les gens nous respectent, c’est grâce à ce monsieur’’. Il justifie le système de jeu utilisé par l’ex gardien de Cannes par le profil des joueurs dont disposait la sélection nationale.

Moussa concentré sur le présent

Moussa Latoundji est confiant pour l’avenir de l’équipe. Pour l’actuel patron de l’encadrement technique, les Ecureuils ont la confiance nécessaire pour entamer la campagne de l’éliminatoire de la CAN 2023 en juin prochain. Il espère que le mental sera meilleur parce qu’il relève que les joueurs devront livrer  quatre matchs en deux semaines. Il ne s’aventure pas trop sur des prévisions ou perspectives. Ceci s’explique par le fait qu’il est dans un rôle d’intérimaire qu’il n’a pas manqué de rappeler. ‘’Mais n’oubliez pas que je suis là uniquement pour 3 mois, pour le tournoi. Après on verra ce qui va se passer avec le nouveau qui viendra.’’

Les autres sujets abordés

Le sélectionneur a expliqué l’absence dans le groupe de Youssouf Assogba et de Mohamed Tijani, malgré leur convocation. Le premier, un habitué du maillot jaune, est parti signer un contrat de prêt pour avoir du temps de jeu. Une raison professionnelle bien comprise et acceptée par Moussa. Quant au bénino-ivoirien, il s’agit de problème administratif.

Il considère que la Zambie a été l’adversaire le plus redoutable du tournoi en Turquie. Le nul face au Togo a tenté d’être justifié par le temps relativement court entre ce match et le précédent de haute intensité face à la Zambie.

Pour maintenir une bonne dynamique, celui qui assure l’intérim préconise de doubler tous les postes afin d’installer une saine concurrence au sein du groupe.

 

Loïc MIDJO

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