Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Migration des populations vers Abomey-Calav: iL’activiste Pierre Dossa parle des impacts et alerte

L’assainissement des villes, notamment de Cotonou, a entraîné une migration importante vers d’autres villes comme Abomey-Calavi, sans qu’une mesure futuriste ne soit prise en compte. Pierre Dossa, activiste environnemental appelle à des mesures qui atténue ou anticipé les conséquences de ce bouleversement démographique. L’idéal est d’éviter que Abomey-Calavi, la citée dortoir, ne connaisse à la longue les mêmes problèmes liés à une urbanisation incontrôlée et une pollution coûteuse.

Depuis un certain temps, on assiste à un déplacement massif des populations de Cotonou vers Abomey-Calavi. Selon vous, ce déplacement pourrait-il avoir un impact négatif sur l’environnement de la ville d’Abomey-Calavi ?

Pierre Dossa : Aucun pays ne peut évoluer sans l’assainissement, qui est un moteur du développement économique, social, culturel et touristique. La migration vers des zones abandonnées contribue à l’urbanisation et au développement de la ville d’Abomey-Calavi, mais elle peut également présenter des risques environnementaux si elle n’est pas encadrée correctement. De nombreux quartiers, y compris des zones reculées, sont en chantier, avec des occupations de terres et des constructions de maisons proliférant dans toute la ville. Cette dynamique du Gouvernement est saluée, en particulier le Président Patrice TALON, est félicité par l’activiste Pierre DOSSA pour cette stratégie de développement bénéfique pour toutes les villes du Bénin. Cependant, il est important de souligner que sans un suivi et un contrôle rigoureux des mouvements d’occupation des espaces et des activités humaines dans la ville, des problèmes environnementaux pourraient survenir d’ici 2055. Les risques incluent l’engorgement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales, la pollution de la nappe phréatique, l’augmentation probable du prix de l’eau potable, la présence de matières organiques dans les quartiers sans latrines, une gestion inadéquate des déchets liquides et solides, ainsi que le manque d’espaces pour la construction d’infrastructures sanitaires et routières adéquates.

*En tant qu’activiste en environnement, quelles propositions suggérez-vous pour améliorer l’assainissement de la ville d’Abomey-Calavi ?

Le rôle essentiel d’un activiste est de protéger l’environnement à tout prix et malgré les menaces. Sa principale mission est d’aider le Gouvernement en émettant des alertes pour attirer son attention sur les actions à prendre pour préserver l’environnement. En ce qui concerne la croissance démographique et urbaine de la ville d’Abomey-Calavi, le Gouvernement, à travers les ministères de la décentralisation et de la gouvernance locale (MDGL) ainsi que le ministère du cadre de vie et des transports, chargé du développement durable (MCVTCD), doit en premier lieu identifier les terrains disponibles pour les projets routiers et d’assainissement afin d’éviter leur occupation future. Il est également important d’interdire l’aménagement des zones de drainage à la population et d’inclure dans les permis de construire l’obligation d’installer des poubelles de qualité et des latrines adaptées à la nature des bâtiments à construire. L’urbanisme des quartiers doit être planifié de manière prospective pour assurer un développement harmonieux et durable de la ville en tenant compte de la répartition des espaces, des activités, des infrastructures et des équipements. Le Gouvernement doit superviser la gestion des espaces urbains pour éviter toute surprise à l’avenir. Il est crucial de contrôler rigoureusement les chantiers pour garantir le respect des normes établies dans les permis de construire accordés aux demandeurs. Cette approche aidera le Gouvernement à prévenir les problèmes environnementaux potentiels. Il a également souligné que la ville de Cotonou est approvisionnée en eau potable par des forages situés à Abomey-Calavi, ce qui souligne l’importance de protéger cette ville pour le bien-être des habitants. La qualité de l’eau potable en 2055 dans ces deux villes et leurs environs dépendra des mesures prises pour protéger la ressource en eau.

Avez-vous une demande à faire à l’endroit du Gouvernement

Je souhaiterais profiter de cette plateforme pour inviter tous les jeunes de Cotonou, d’Abomey-Calavi et ses environs à se rassembler avec moi pour demander au Président de la République, Monsieur Patrice TALON, d’interdire dans la ville d’Abomey-Calavi les pratiques suivantes : l’enfouissement des déchets dans les zones résidentielles, le rejet des déchets liquides et solides dans l’environnement, le manque de latrines dans les habitations, ainsi que l’occupation des espaces publics et des canaux d’évacuation d’eau. Cette mesure d’interdiction vise à promouvoir un aménagement urbain fiable et à garantir un assainissement durable de la ville d’Abomey-Calavi.

Propos recueillis par la redaction

l
Le Journal de NOTRE EPOQUE