Les championnats nationaux de football de ligues 1, 2 et 3 sont arrêtés depuis près d’un mois. Un arrêt qui fait suite au communiqué de la Fédération Béninoise de Football demandant aux clubs de surseoir à leurs activités en respect des mesures prises par le gouvernement pour limiter la propagation du coronavirus. Comment les acteurs sportifs vivent ce temps et comment feront-ils si la pandémie persiste ? Votre quotidien est allé à la rencontre de Marcellin Bocovè, président de l’Association Vallée Omnisports (ASVO), club de ligue 1 qui nous explique.
Le football est actuellement à l’arrêt à cause du covid-19. En tant qu’acteur direct, dites-nous comment vous vivez la situation ?
Marcellin Bocovè : C’est une situation inédite qui n’était pas prévisible. Nous étions en plein championnat, tout allait si bien et on était à la 19ème journée quand cette pandémie a surgi chez nous. Vu que c’est une question qui touche à la santé nous ne pouvons pas rester insensibles et mettre en danger la vie des joueurs. Ainsi pour accompagner le gouvernement et rester dans la droite ligne du communiqué de la Fédération Béninoise de Football, nous avons dans un premier temps donné aux joueurs une semaine de repos, histoire de mieux appréhender la situation. Malheureusement, au bout de cette période, nous nous sommes aperçus que la pandémie évoluait et que plusieurs cas ont été détectés au Bénin. Cela nous a obligés à demander aux joueurs de se retirer là où ils ne seront pas en danger et de respecter les mesures prises par le gouvernement. Malheureusement, vu que la plupart de nos frontières ont été fermées, certains joueurs étrangers ont été contraints de rester au campement, mais des consignes leur ont été données afin qu’ils puissent respecter les consignes.
Est-ce que vous êtes en contact avec vos joueurs ? Si oui, dites-nous comment se sentent-ils ?
Nous sommes toujours restés proches de nos joueurs ; de surcroit, avec cette situation qui a bloquée toutes les activités sportives, nous sommes encore plus près d’eux, même si c’est à distance. Oui, j’ai gardé contact avec mes joueurs et nous discutons de la situation presque chaque jour. Nous leur donnons des conseils afin qu’ils puissent respecter les consignes données. Ils sont frustrés. Nous les comprenons car ils n’étaient pas habitués à ce mode de vie ; leur vie c’est le terrain, jouer au football et aujourd’hui ils se retrouvent sans réellement pouvoir pratiquer leur activité favorite ; c’est frustrant.
Dans la situation actuelle, qu’est-ce qui est fait pour que les joueurs puissent maintenir la forme ?
Avant la dispersion des joueurs, le coach leur a communiqué un programme qu’ils doivent exécuter afin de garder la forme pour qu’après la crise, ils puissent être rapidement opérationnels.
Est-ce que vous ne craignez pas malgré cela une méforme chez les joueurs après cette situation ?
Forcément….. Je pense que ce sera l’une des conséquences du covid-19, parce que mille entrainements individuels ne valent pas une séance collective dirigée par le coach qui a une stratégie de travail avec son effectif.
Est-ce que vous continuez de payer les joueurs malgré la situation ?
La situation actuelle, c’est quasiment un cas de force majeure ; ni les joueurs, ni les présidents de club ne sont responsable de la pandémie. Elle s’impose à tout le monde. Alors devant cette crise, nous avons analysé et nous avons pris la décision au sein de notre équipe de payer les salaires pour nos joueurs pour le compte du mois de mars. Car nous étions déjà vers le 20 mars 2020 quand nous avons décidé d’arrêter les activités. Je pense que c’est déjà un effort de la part des dirigeants que nous sommes. Maintenant, si cette situation perdurait, nous ne pourrions continuer de supporter les charges salariales. Sans un soutien spécial de l’Etat ou des instances faîtières du football, aucun club béninois n’a les moyens pour faire face indéfiniment à ces charges. Mais, nous n’en sommes pas encore là. On appréciera au moment opportun, notre souhait est que cette pandémie soit vite maitrisée pour que les activités reprennent, ce sera le bien des joueurs et des dirigeants de clubs que nous sommes.
Avez-vous un appel à lancer à l’endroit des amis sportifs ?
Cette pandémie, nous ne voyons pas encore sa gravité ici. Mais quand nous suivons les médias étrangers, on voit que les conséquences, en termes de pertes de vies humaines, sont immenses. Je voudrais appeler tout le monde sportif à être responsable pendant cette période en respectant les mesures qui ont été prises par nos gouvernants.
Aucun sacrifice ne sera de trop car nous parlons de la vie des êtres humains. Pour pratiquer le football, il faut des hommes et des femmes en bonne santé. Donc, que chacun respecte les mesures préconisées et nous nous retrouverons bientôt sur les stades pour vivre notre passion commune.
Flavien Atchadé
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