Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Lutte contre la désinformation : Banouto et le consortium COZI-Afrique de l’Ouest se mobilisent

Une vingtaine de journalistes ouest-africains renforcent leurs capacités de lutte contre la désinformation. Ils ont été à Cotonou, au Bénin, du 7 au 10 mars. C’est une initiative du consortium Zero infox en Afrique de l’Ouest (Cozi-Afrique de l’Ouest), dirigé par Banouto et bénéficiant de l’appui financier de l’OIF. 

Ils disposent désormais des outils et des stratégies avancées pour lutter convenablement contre la propogation des fake news en Afrique de l’Ouest. A faveur d’un double atelier de partage de bonnes pratiques et de formation, le consortium Zero infox en Afrique de l’Ouest a renforcé le niveau d’une vingtaine de journalistes. L’activité s’est tenue à Cotonou, au Bénin, du lundi 7 au vendredi 10 mars 2022. 
L’atelier de partage de bonnes pratiques, qui a duré deux jours, a permis aux équipes de Banouto, Code for Africa (à travers PesaCheck, ndlr) et AmiNet (initiative média de PluriMédias, ndlr) de partager leurs expériences en matière de lutte contre la désinformation. La seconde phase a duré trois jours. Elle a été consacrée à une formation de haut niveau animée par des experts venus du Sénégal. L’initiative est financée par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans le cadre de son programme « Jumelage entre initiatives francophones de lutte contre la désinformation ».
Préservation de la paix…
Vice-présidente de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), Cécile Ahoumenou Hounkpatin a jugé « opportun » l’atelier sous régional de formation et de partage de bonnes pratiques contre la propagation des fake news. Car, explique-t-elle, de nos jours, l’accès direct aux pages des médias professionnels commence à devenir une exception. Conséquence, il existe le risque d’un mélange des genres, entre informations sérieuses et divertissement, entre faits recoupés et rumeurs, entre information et désinformation.
« Les participants de cet atelier pourront désormais trier le bon grain de l’ivraie en termes d’informations, débusquer les fausses informations afin de véritablement lutter contre elles grâce à des outils appropriés », a déclaré la représentante de l’organe de régulation au Bénin au l’ouverture de l’atelier. Elle estime qu’en mettant en pratique les notions acquises de l’atelier, les participants « contribueront à la préservation de la paix et à la cohésion sociale ».
La capitalisation des acquis de l’atelier et la production des articles contre la désinformation au sein des rédactions, Banouto et ses partenaires PesaCheck et AmiNet y tiennent fermement. Preuve, un document de bonnes pratiques et de développement de nouvelles pratiques efficaces de lutte contre la désinformation sera élaboré et vulgarisé, les prochains jours, au sein des rédactions francophones, membres de Alliance africaine francophone de fact-checking (AFCA).
Banouto, leader de Cozi-Afrique de l’Ouest, va lancer son site d’information destiné exclusivement au fact-checking. Toujours dans le cadre du projet, des radios partenaires issues des trois pays seront coachées à produire et diffuser des articles de vérification des faits hors ligne et en langues locales au Bénin, au Burkina Faso et au Sénégal.
Partenaire financier du projet, l’OIF a salué Banouto, Code for Africa et AmiNet pour l’initiative. Intervant par visioconférence vendredi 11 mars 2022, Bertrand Levant, chef du projet “Lutte contre la désinformation” de l’OIF a souligné que le projet COZI-Afrique de l’Ouest est très ambitieux. Il cite en guise d’argument les aspects vérification des faits et d’éducation aux médias. Il a également assuré que la mise en oeuvre du projet et ses résultats bénéficieront de l’attention particulière de l’OIF. 

Un pari gagné

Les travaux de l’atelier de bonnes pratiques contre la désinformation et de formation de haut niveau en fact-checking ont pris fin dans l’après-midi du vendredi 11 mars 2022. Pendant les cinq jours, plusieurs modules ont été animés par les experts. Elles ont porté entre autres : le fact-checking en temps de crise, les sources dans le fact-checking, l’impact du fact-checking sur les populations, les limites du fact-checking, les outils de vérification des fichiers multimédias en ligne, les deep fakes, le data scraping, le data visualisation et la vérification des affirmations à caractères économiques.
« Je voudrais au nom des amis de Banouto vous dire notre joie et en même temps notre fierté. C’était un challenge pour nous d’organiser avec succès ces deux ateliers ensemble », a déclaré à la fin de l’atelier Léonce Gamaï, coordonnateur du consortium Zéro infox en Afrique de l’Ouest et manager général de Banouto. Il souligne que c’est une première expérience pour le consortium mais première expérience qui a été « assez intéressante ». 

La mise application des notions 

Bilal Taïrou est special project manager à Code for Africa. Il a également participé à la formation des participants. A la fin de l’atelier, il a dit être heureux de l’organisation de l’atelier qui, fait-il savoir, « jette les jalons d’une collaboration pérenne ». L’expert a assuré la disponibilité de Code for Africa « dans la mise en application de ces notions ».
« Lorsque vous en aurez besoin, n’hésitez pas à nous contacter », a lancé Bilal Taïrou à l’endroit des participants. Dans le même registre, Arame Thiam, data analyst et formatrice a recommandé aux participants de mettre en pratique les notions apprises. « Ne lâchez pas prise parce que le data journalisme, c’est une approche vraiment intéressante », a-t-elle insisté.
Au cours des cinq d’atelier, les échanges ont été fructueux et constructifs, a témoigné Olivier Ribouis, journaliste et chef de la rubrique fact-checking à Banouto. « Franchement dans un laps de temps, nous avons beaucoup appris. C’est sûr que ce que nous avons appris va renforcer notre pratique du travail non seulement en termes de fact-checking mais également en termes de production », a-t-il affirmé. En marge de l’atelier, les participants ont visité l’exposition des trésors royaux du Bénin au Palais de la Marina à Cotonou et le temple de pythons à Ouidah.

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