Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Comment Ahmad Ahmad veut conserver la main sur la Confédération africaine de football

Le président de la CAF n’a pas reconduit la convention de six mois qui plaçait son organisation sous tutelle de la FIFA et multiplie les initiatives pour garder son siège, remis en jeu l’an prochain.

A moins d’un an du renouvellement de mandat du président de la Confédération africaine de football (CAF), le Malgache Ahmad Ahmad, la panique a gagné son entourage, qui craint désormais de voir sa reconduction remise en cause. La CAF a commencé l’année avec un énorme trou dans son budget : elle aurait dû recevoir en janvier 25 millions $ d’avance sur la vente de ses droits de diffusion et de sponsoring pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021. Mais Lagardère sport, qui gérait ces droits depuis 2017, a vu son contrat résilié en novembre, et n’a donc pas pu verser la somme convenue. Il en ira de même pour les autres versements, qui devaient intervenir à six mois, trois mois et à la veille de l’événement, et l’entourage d’Ahmad Ahmad doit trouver au plus vite une solution pour regarnir ses coffres. La CAF, qui a lancé en décembre un appel d’offres pour remplacer Lagardère, n’a à ce jour reçu aucune candidature.

C’est à l’initiative de la FIFA, qui a pris en août dernier et pour six mois la tutelle sur la CAF, que le contrat avec Lagardère a été rompu. Le groupe français a de son côté initié un arbitrage devant la Chambre de commerce Internationale de Genève, qui devrait normalement avoir lieu à l’automne 2021.

La FIFA avait également commandé un audit des comptes de la CAF entre 2015 et 2019, très peu favorable à Ahmad (LC n°818). L’enquête, menée par le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC), n’a jamais été publiée par la CAF. Le mois dernier, le comité exécutif de la confédération n’a pas renouvelé la tutelle de la FIFA sur la CAF. A la suite de cette décision, la Sénégalaise Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA, a quitté ses fonctions au sein de la confédération.

Le président de la FIFA, Gianni Infantino, s’efforce toutefois de ne pas totalement rompre les ponts avec Ahmad : il a besoin des voix du foot africain pour se maintenir à la présidence de la fédération. Dans son rapport final sur la réforme de la CAF, le panel d’experts sélectionné par la FIFA a donc suggéré de supprimer la limite d’âge pour le président. Musique aux oreilles d’Ahmad Ahmad, qui va sur ses 62 ans… Les experts ont également recommandé de poursuivre l’audit de la CAF sur les années 2013 et 2014, ce qui aurait pour conséquence d’accabler le Camerounais Issa Hayatou, et non plus Ahmad Ahmad.

La Lettre du Continent