Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

TERRORISME/: CAUSERIE- DÉBAT SUR LE RÔLE ET RESPONSABILITÉ DES MEDIAS : Le besoin d’informer et le risque de propagade du sentiment de peur

Une causerie-débat a été organisée, le vendredi 24 janvier 2024, par le commandement militaire et des journalistes sur le thème : « Rôle et responsabilité des médias dans le contexte de lutte contre la menace terroriste au Bénin ». Cet événement visait à explorer les différentes perspectives sur ce sujet complexe, en mettant l’accent sur le rôle respectif de ces deux entités.

La lutte contre le terrorisme est un enjeu crucial qui nécessite une collaboration étroite entre les forces militaires et les professionnels des médias. C’est pourquoi, il a été organisé, le vendredi 24 janvier 2024, une causerie-débat dont est « Rôle et responsabilité des médias dans le contexte de lutte contre la menace terroriste au Bénin ».
L’objectif est de favoriser une discussion ouverte sur les défis et les opportunités dans la communication autour des actes terroristes. Il s’agissait d’analyser comment les messages véhiculés par les médias peuvent influencer la perception du terrorisme et des opérations militaires, tout en proposant des pistes de solutions pour améliorer la coopération entre médias et forces de défense.
Animée par Hervé Hessou, coordonnateur de Café Médias Plus et vice-président de l’UPMB, cette causerie-débat a permis d’échanger librement avec des responsables militaires, notamment le lieutenant-colonel Ebenezer Honfoga, chef du bureau d’information et relations publiques à l’État-major général et porte-parole des Forces armées béninoises.
Le lieutenant-colonel Honfoga a relevé l’importance de fournir des informations précises aux professionnels des médias concernant les récentes attaques au Bénin. « Les responsables du commandement militaire sont conscients que notre pays est devenu aujourd’hui le siège de ces individus sans foi ni loi perturbant la quiétude de la population, mais les efforts sont faits pour les contenir et il faut que la presse nous aide », a-t-indiqué.
Gabriel Afoudah, président du réseau des journalistes et communicants de l’Afrique de l’Ouest, a insisté sur le fait que « les forces de défense et sécurité du Bénin sont des protecteurs et aujourd’hui, ils doivent être protégés ». Il a ajouté que « l’armée ne doit plus être la grande muette, elle doit désormais communiquer afin de permettre aux hommes des médias d’avoir la vraie information au risque d’affoler la population ».
Rodrigue Hodé, conseiller technique à la communication du chef d’État-major général, a salué les journalistes présents en reconnaissant que traiter une information sur le terrorisme est un défi majeur dans un monde où l’information circule rapidement. Selon lui, « le terrorisme étant un phénomène complexe et en constante évolution, il est crucial que les militaires et les médias travaillent ensemble main dans la main afin de donner une meilleure information au public tout en respectant les impératifs de sécurité nationale ».
Le général à la retraite Guidimè a exprimé, quant à lui, son soutien à cette initiative. Il a souligné qu’il n’avait jamais vu une telle collaboration durant sa carrière. « Ce qui se passe aujourd’hui est très grave et il faut une synergie d’actions entre armées et médias afin de permettre à la population d’avoir la bonne information », soutient-il.
Cette causerie-débat a permis d’identifier les points de friction dans la communication entre militaires et médias. Il a été proposé d’organiser des sessions de formation pour les journalistes sur les aspects techniques et tactiques du terrorisme. Ces formations pourraient renforcer leur capacité à traiter ce sujet délicat avec précision et responsabilité.
Les enjeux liés à la couverture médiatique du terrorisme sont nombreux. Les journalistes doivent naviguer entre le besoin d’informer le public et le risque de propager un sentiment de peur ou de panique. Dans ce contexte, il est essentiel que les médias adoptent une approche éthique, évitant le sensationnalisme tout en fournissant des informations pertinentes. La responsabilité sociale des médias inclut également une forme d’autocensure afin de ne pas exacerber les tensions sociales.

Flavien ATCHADE ( F.A)