Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

"Semaine de la Diplomatie Climatique"  : Les lauréats récompensés

Chaque année, les Délégations de l’Union européenne dans le monde se mobilisent pour la lutte contre le changement climatique à travers l’organisation d’une “Semaine de la Diplomatie Climatique”. Cette année elle s’est tenue au Bénin du 24 septembre au 16 octobre 2020 principalement avec des activités en ligne et a été axée sur la sensibilisation des populations à la préservation des ressources (lutte contre les sachets plastiques / recyclage des objets etc.). La Délégation de l’UE au Bénin a choisi d’organiser dans le cadre de cette Semaine un concours à l’intention des personnes âgées de 3 à 99 ans pour réaliser leur autoportrait en objets recyclés (l’objectif étant de leur donner une seconde vie) et à envoyer les photos de leur conception. En raison de la situation sanitaire mondiale liée à la Covid 19, la remise des prix de ce concours s’est faite en comité restreint.

 

En quoi consiste la Semaine de la diplomatie climatique ?

L’Union européenne voit dans cette semaine une période de sensibilisation et de mobilisation de l’ensemble des acteurs autour de la problématique du climat. C’est aussi l’occasion pour elle de réaffirmer ses politiques et engagements par rapport au climat et lancer un appel à ses partenaires pour une prise en compte sérieuse de la question du climat et son intégration dans les options politiques.

En 2019, nous avions déjà organisé une semaine de diplomatie climatique au cours de laquelle nous avons participé à une session d’éco-running au quartier Fidjrossè avec Sachets Héloué, organisé des Activités manuelles avec les enfants des ONG « Atelier des Griots » et  « Tamaee » sur le thème du recyclage/ changement climatique / énergies renouvelables à la Maison des jeunes d’Akpakpa Dodomey, et participé à des émissions radios (ORTB et Frissons) sur la thématique du changement climatique.

La Semaine de la Diplomatie Climatique 2020 s’est étendue du 24 septembre au 11 octobre 2020. Voici les activités réalisées, essentiellement numériques:

Un concours de réalisation d’autoportrait avec des objets recyclés sur les réseaux sociaux

La publication d’une tribune dans la presse

4 Emissions radios et télé (ORTB) sur des thématiques comme la protection de la biodiversité ; l’agro- écologie et l’assainissement

La publication de vidéos de sensibilisation d’influenceurs, d’artistes et d’ONG du secteur sur Facebook, Twitter et Instagram

La diffusion d’un quiz sur la biodiversité sur Facebook, Twitter et Instagram

Une interview radiophonique pour sensibiliser et mobiliser le public sur le changement climatique.

Pourquoi cette diplomatie climatique reste si importante en période de Covid ?

C’est à juste titre que la crise COVID avec son impact dramatique sur la santé et l’économie est au centre de notre attention immédiate. Toutefois, il faut se rendre à l’évidence qu’au moment où la planète s’allie pour trouver un vaccin pour le COVID, il n’y aura pas de vaccin pour le changement climatique.

On peut considérer que les émissions de gaz à effet de serre ont été réduites de 30% à 35% durant ces derniers mois, en grande partie grâce à la forte diminution du trafic aérien et routier. Mais cette baisse drastique repose sur une sobriété imposée et non organisée, et certainement pas souhaitée. Cette réduction des émissions risque donc de n’être qu’éphémère.

De plus, les conséquences du changement climatique sont indéniables. Depuis deux décennies environ, les régimes pluviométriques du Bénin connaissent des fluctuations parfois très marquées, caractérisées par des phénomènes de sécheresse, d’inondations et de pluies violentes. Ceci se traduit par des effets très visibles comme la montée fulgurante du fleuve Niger au mois d’août dernier qui a entraîné l’inondation de plus de 500 habitations et la destruction de 1700 hectares de cultures, pour un total de 56 000 sinistrés.

Mais les principaux dangers ne se dévoilent que lentement et il est beaucoup plus difficile d’y remédier. C’est par exemple l’érosion des côtes qui menace les populations locales, ce sont les pluies tardives qui perturbent la semence, ou encore la sécheresse qui entraîne la disparition des récoltes, de la faune et de la flore et qui engendre l’appauvrissement des terres agricoles. Dans la presse béninoise la Directrice de Cabinet du ministre de Cadre de vie et du développement durable a notamment relevé une baisse de la productivité agricole de 10% sur les 10 dernières années due aux effets conjugués de la dégradation rapide des forêts et de la gestion non-durable des écosystèmes

Le changement climatique constitue aussi une menace à la paix et la sécurité; il multiplie les risques d’instabilité géopolitique affectant en particulier les pays les plus vulnérables, avec des impacts dévastateurs allant de l’instabilité politique à l’insécurité alimentaire, aux faiblesses économiques et aux déplacements massifs de populations.

Agir contre le changement climatique est donc agir en faveur de toute la population, qu’elle soit urbaine ou rurale. Et puisqu’il s’agit d’un défi sur le long terme, agir maintenant est également agir en faveur de la jeunesse puisque c’est elle qui payera le prix plus tard pour l’inaction dont on ferait preuve maintenant.

Quand la COVID nous oblige à réfléchir à la relance économique, il est important d’y incorporer les leçons climatiques pour être sûr que cet avenir soit le meilleur possible. Ensuite il est tout aussi important de rallier toute la population autour de cette ambition.

Face aux menaces climatiques qui pèsent sur l’humanité, comment l’Union européenne entend-t-elle jouer le rôle qui est le sien pour garantir un avenir sûr aux générations futures ?

Tout d’abord, le changement climatique et la dégradation de l’environnement constituent une menace claire et imminente aussi pour l’Europe, comme pour le reste du monde. Pour y faire face, l’Europe a besoin d’une nouvelle stratégie de croissance qui transforme l’Union en une économie moderne, compétitive et efficace dans l’utilisation des ressources,

dont les émissions nettes de gaz à effet de serre seront réduites d’au moins 55% d’ici 3030, et seront devenues nulles en 2050,

où la croissance est dissociée de l’utilisation des ressources,

où personne ni aucun endroit ne sont laissés de côté.

Le pacte vert pour l’Europe (Green deal) est notre feuille de route qui a pour objectif de rendre l’économie de l’UE durable. Nous réaliserons cet objectif en transformant les défis climatiques et environnementaux en chances à saisir dans tous les domaines d’action et en garantissant une transition juste et inclusive pour tous.

Le pacte vert pour l’Europe propose un plan d’action destiné à:

promouvoir l’utilisation efficace des ressources en passant à une économie propre et circulaire;

restaurer la biodiversité et réduire la pollution.

Tous les secteurs de notre économie devront passer à l’action:

investir dans des technologies respectueuses de l’environnement;

soutenir l’innovation dans l’industrie;

déployer des moyens de transport privé et public plus propres, plus abordables et plus sains;

décarboner le secteur de l’énergie;

améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments;

et travailler avec des partenaires internationaux pour améliorer les normes environnementales mondiales.

Mais avec ce Green deal, l’Union européenne s’est aussi engagée à participer en tant qu’acteur mondial de premier plan à l’effort de la communauté internationale pour combattre le changement climatique à l’échelle mondiale.

C’est ainsi que l’UE est parmi les principaux contributeurs dans des mécanismes internationaux de financement comme l’Alliance Mondiale contre le Changement Climatique. Lancée en 2008 avec des projets pilotes dans seulement quatre pays, elle est aujourd’hui devenue une initiative climatique majeure avec une enveloppe financière pour 2014-2020 de 420 millions d’Euros. A ce jour cette initiative a financé plus de 80 projets d’envergure nationale, régionale et internationale en Afrique, en Asie, dans les Caraïbes et dans le Pacifique.

Et il y a aussi le Fonds Vert pour le Climat pour lequel 27 pays, en grande majorité des Etats Membres, ont déclaré vouloir dédier près de 10 milliards de dollars sur les prochaines années. Enfin n’oublions pas le Fonds Européen pour le Développement Durable dans le Cadre du Plan Extérieur d’Investissement. Ce fonds devrait mobiliser 47 milliards Euros d’investissements en utilisant un montant de 4,6 milliards sous forme de subventions mixtes et de garanties.

L’Union européenne s’est véritablement engagée à travailler avec des partenaires du monde entier sur les moyens d’orienter les investissements vers des activités économiques écologiquement durables, notamment en Afrique.

Place de la lutte contre le changement climatique et l’adaptation aux effets du changement climatique dans la politique de coopération de l’UE aujourd’hui au Bénin

La lutte contre le changement climatique est au cœur de nos programmes et actions de coopération au Bénin et vise tous les secteurs vitaux du pays à savoir l’agriculture, l’eau, l’énergie, les écosystèmes, la stabilité et la sécurité.

 

Quelques exemples concrets sont :

La construction en partenariat avec l’AFD d’une importante centrale solaire à Onigbolo (dans la commune de Pobé ) avec une capacité de 25 MW (la centrale DEFISSOL), qui permettra de couvrir la consommation d’environ 180 000 personnes et de réduire les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 23 000 tonnes de CO2 par an sur une période de 25 ans.

L’appui aux autorités nationales dans le domaine du bois-énergie par le biais du programme de Renforcement des Capacités des Acteurs du Secteur de l’Energie au Bénin (RECASEB), notamment à travers des formations ciblées pour des artisans charbonniers et des formateurs forestiers certifiés dans différents départements et bassins forestiers du pays. 155 artisans charbonniers ont ainsi été formés à utiliser peu de bois pour obtenir une grande capacité de charbon, ce qui permettra de lutter efficacement contre la destruction massive des ressources forestières

La gestion des forêts de Mangroves qui cible la bouche du Roy exposée à l’érosion où la mangrove joue un rôle essentiel dans la fixation des sédiments et le stockage du carbone.

La liste est longue. Le changement climatique est également le fil rouge de notre coopération plus politique avec le gouvernement, que ce soit dans l’accompagnement de mesures d’énergie renouvelable et efficacité énergétique avec le programme RECASEB de près de 12 milliards de FCFA, ou nos activités et appui budgétaire dans le cadre de l’agriculture pour plus de 45 milliards de FCFA.

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