Ancien Directeur général du Fonds national pour le développement des activités de la jeunesse, des sports et loisirs (Fndajsl), El Hadj, El Farouck Soumanou fut également le président de la Jeunesse sportive Comodor. Reçu sur la rubrique «Apprenons à nous Connaître» du forum sportif «Football Nouveau Départ», l’invité s’est prononcé sur la création du club et a expliqué pourquoi celui-ci n’existe plus sur le terrain.
Lisez-plutôt.
En quelle année a été créé le club Js Comodor et pourquoi la création d’un tel club ?
Créée en 1991, la Jeunesse sportive Comodor (Js Comodor) était un club qui a apporté sa modeste contribution au développement du football au Bénin. C’était pour moi une manière de me venger contre le fait que je n’ai pas eu la chance moi-même d’évoluer sur l’aire de jeu et dans un club aussi bien dans le championnat local qu’international. Et ceci, à cause d’une blessure que j’ai eue très tôt déjà au Collège Père Aupiais où j’évoluais, au moins dans trois disciplines à savoir le handball, le basket-ball et le football. Je me rappelle encore au football, qu’on jouait avec l’arbitre international Bonaventure Koffi Codjia (très bon excentré gauche), avec Feu Badou (le journaliste). C’est au cours de ces championnats et au cours d’un match de basket-ball contre l’équipe de Csp qui était l’une des meilleures équipes que j’ai eu une grave blessure au genou. Ce qui ne m’a pas permis d’avoir une carrière sportive. J’ai fait une sorte de reconversion, profitant du projet bénino-allemand de football de Peters dans les années 90. Il a eu à nous former. C’est ce savoir que j’ai voulu retransmettre à des jeunes d’où la création de la Jeunesse sportive Comodor (Js Comodor). Il a effectivement formé beaucoup de joueurs jusqu’en 2009 où est venue l’histoire de professionnalisation du football avec l’arrivée de Monsieur Sébastien Ajavon.
Justement, cette année, vous avez décidé de laisser le club. Pourquoi ?
Cette année 2009 coïncidait avec ma promotion en tant que fonctionnaire à la Direction du Fonds national pour le développement des activités de la jeunesse, des sports et loisirs (Fndajsl). Il faut dire que pendant plus d’une quinzaine d’années, pour ne pas dire plus d’une vingtaine d’années, j’étais tout pour ce club, encadreur, président, bailleur de fonds. J’étais tout. Je n’ai jamais bénéficié de l’appui financier de quiconque pendant toutes ces années. Alors, quand le système professionnalisme est arrivé, quand j’ai fait une petite évaluation par rapport aux exigences du cahier de charges, certains mécènes ont eu à aider des clubs. Mais je n’étais pas sur leur liste. Il m’était difficile, quand j’ai fait le point, de respecter ce cahier de charges. Surtout qu’il fallait payer les joueurs. Pour le pauvre fonctionnaire que je suis, avec mes maigres ressources, rapidement, j’ai fait une analyse et j’ai décidé de libérer tous les joueurs qui étaient sous mes couleurs. Encore qu’à cette époque-là, qu’il vous souvienne que le Comité exécutif du président Anjorin avait décidé que toutes les licences étaient nulles. Donc, je n’ai même pas pu bénéficier du transfert d’un certain nombre de joueurs qui finalement ont joué en équipe nationale ; qui sont dans de grands clubs de Première Division. Je n’ai bénéficié de rien. Je n’ai fait aucun transfert… Ça a été des dizaines d’années de sacrifice mais je ne suis pas découragé. Voilà comment en 2009 face à ce cahier de charges imposé par la Ligue de football professionnel, j’ai estimé que je ne pouvais pas tenir. Mon salaire de fonctionnaire ne pouvait même pas me permettre de prendre en charge ces joueurs. Donc, j’ai abdiqué après avoir tenté des démarches vers la Sobemap, vers la Loterie nationale du Bénin pour qu’elles reprennent le club. Mais ça n’a pas marché. Et comme par hasard aussi, j’étais nommé Directeur du Fndajsl. Là, je me suis dit que ça va être difficile d’être juge et parti. Puisque, j’étais chargé du développement du sport. Voilà comment j’ai libéré les joueurs et ils sont partis un peu partout dans les clubs de Première Division. Chacun d’eux a pris sa petite route. Depuis 2009, j’ai arrêté faute de moyens, de soutiens. Voilà ce que je peux dire par rapport à Comodor qui a été l’un des rares clubs à participer à toutes les compétitions qu’organisait la Ligue minime, cadet et junior. Ceci, pendant plusieurs années.
Pendant toutes ces années, Js Comodor a laissé des traces sur l’échiquier footballistique béninois…
Je vous ai dit que le club a été créé en 1991. Il était connu sous un autre nom mais après, il est devenu réellement Comodor. Le nom Comodor est apparu dans les années 1997. Nous avons joué plusieurs championnats et on était régulièrement présent aux phases finales des différents championnats. Du championnat de Troisième Division qu’on a gagné, on est monté en Deuxième Division qu’on a failli gagner.
Pensez-vous faire renaître Js Comodor les mois à venir ?
Aujourd’hui, Js Comodor est là puisque nous sommes toujours affiliés à la Fédération béninoise de football (Fbf). Sinon, peut-être du fait de notre non participation aux compétitions, on peut nous désaffilier mais plusieurs fois déjà, nous avons été déjà approché par certains responsables de la Fbf qui nous ont encouragés, maintenant que nous sommes déchargés de nos fonctions, ils nous ont encouragés à revenir en commençant par le bas. Mais, il faut les moyens et là, nous réfléchissons et ce n’est pas pour demain.
AFS
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