
Lorsque j’emprunte la route inter-Etats Cotonou-Lomé, les escales de Pahou, Ahozon, Sègbohouè, Guézin, Comé, Grand-Popo, Hillacondji…pour ne citer que ces localités, ont toujours été d’un grand intérêt et d’une forte curiosité pour moi. Car je suis, chaque fois, sidéré (comme si c’est la première fois) par ce qu’offrent et révèlent aux usagers de la route, de braves femmes tout au long du trajet. Je plaide, dans cette chronique sur l’autonomisation économique de la femme(en prélude à la célébration de la JIF), pour que vous fassiez le trajet comme moi. Oui ! Faites comme moi. Faites des ‘’escales-tourisme agro-alimentaire’’. A ces arrêts qui vous prennent juste quelques minutes, causez à bâtons rompus avec ces braves femmes qui produisent, transportent vers les abords du grand axe-routier, pour vente, des produits de l’agriculture, de la pêche, de la chasse, de l’élevage. Dans quelques cas, elles font des efforts primaires de transformation desdits produits, mais bien loin des doses industrielles. Tout de même, ces femmes se montrent extrêmement déterminées quand on les voit proposer les fruits de leur labeur aux voyageurs. Vous découvrez des dames braves, travailleuses acharnées, fières d’aller chaque jour à la quête de l’autonomie financière. Je parle d’autonomie financière pour faire plus élégant et plus ambitieux au sujet de cette catégorie d’actrices de l’économie béninoise. Car, en réalité, beaucoup d’entre elles peinent encore à approcher cet idéal. Mais leur bravoure m’impressionne. Que ce soit les vendeuses de fruits de Pahou et d’Ahozon ( zone pont péage), les vendeuses de tomates, piments et viandes de brousse grillées de la zone d’après ouidah, les vendeuses du petit marché d’ablo, d’akassa servis avec des variétés locales de poissons, de galettes aux crevettes de Sègbohouè et de Guézin, ou encore des femmes spécialistes de la production et de la commercialisation de l’huile rouge et autres dérivées du palmier vues et admirées à hauteur de Gadomey( juste avant Comé), sans oublier les belles et très athlétiques femmes vendeuses d’akpèssè (viande d’agouti) à ‘’Ancien Joncquet » /Comé, eh bien, les propositions accrochent et séduisent. Poursuivons la route ! Lorsque j’aborde le tronçon Comé-Grand-Popo centre- Agoué-Hillacondji, les productrices et vendeuses de sel original (fin et gros grains), les femmes qui vous proposent des crabes noires dans des emballages artisanaux tissés avec ingéniosité, vous révèlent leur bravoure dans l’art de la création de la ‘’richesse’’ à la base. Impossible pour vous de ne pas remarquer, par saisons, les nombreux tas de tomates et d’oignons exposés au bord de la voie, moissonnés dans des espaces de culture à perte de vue, entre grand popo-centre et hillacondji, via les localités telles que, Ayiguinnou, Missihouncondji, Agouè …. Moi j’en ressens à répétition, la fierté de constater l’existence dans mon pays de cette catégorie d’Amazones de l’économie à la base. C’est clair ! La femme béninoise travaille. Dans tous les secteurs. Les femmes qui sont particulièrement dans la chaine de production, de conservation , de transport et de commercialisation des produits de l’agriculture , de la pêche, de la chasse et de l’élevage, sont de véritables et formidables guerrières engagées sur le front économique. Derrière celles que je vois au bord de la route, se trouvent certainement d’autres qui sont restées au champ ou encore dans les usines artisanales de production. Dans une certaine proportion, on y note les formes d’une économie coopérative. Cette catégorie d’actrices de l’économie à la base mérite aussi l’attention soutenue de tous : particuliers, pouvoirs publics, organismes d’appuis techniques et financiers, organisations socio-politiquies. Sur tous les axes routiers de notre pays, du Sud au Nord, de l’Est à l’Ouest, ces Amazones de l’économie sont visibles, qui se battent pour la survie de leurs familles respectives, mais aussi celle de tout le pays. C’est un pan capital des efforts, des énormes efforts économiques que fournit la femme béninoise qui se révèle par ce tableau sur nos axes routiers. Chaque voyageur ferait très utile à s’essayer, dans la mesure de ses moyens, à ce tourisme agro-alimentaire. C’est une bonne idée de célébration des droits de la femme au quotidien…, pas seulement le 8 Mars. Car que vaut l’épanouissement de la femme, socle de la cellule familiale, sans son autonomisation économique ? Je vous donne rendez-vous, dans un prochain numéro de « Femme Au Créneau », sur l’axe Cotonou-Ouémé-Plateau. Pour une nouvelle partie de tourisme agroalimentaire. A la découverte d’autres Amazones de l’économie de base. Avec d’autres variétés de produits bio, made in Benin !
JLK
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