Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

DROITS HUMAINS AU BÉNIN: Amnesty International Bénin lance son rapport annuel 2024-2025

Dans la salle du Bénin Royal Hôtel, les projecteurs étaient braqués ce mardi 29 avril 2025, sur l’organisation de défense des droits humains Amnesty International Bénin. L’Organisation Non Gouvernementale a présenté son rapport annuel 2024-2025, un document de 495 pages qui dresse un état des lieux sans concession de la situation des droits humains, tant au Bénin que dans le reste du monde.

Prenant la parole devant un parterre de journalistes et d’acteurs de la société civile, le directeur exécutif d’Amnesty International Bénin, Dieudonné Dagbéto, a livré un message fort et sans ambages : « Nous devons continuer de résister aux régimes irresponsables avides de pouvoir », a-t-il lancé, dénonçant des dérives autoritaires croissantes et des violations flagrantes des droits humains sur tous les continents.

Des constats alarmants, des combats constants

Dans son rapport, l’ONG révèle que l’année 2024 a été marquée par une recrudescence des désastres humanitaires et climatiques, doublée de nombreuses atteintes aux libertés fondamentales. Parmi les cibles principales de son analyse : les 100 premiers jours du second mandat de Donald Trump aux États-Unis, pointés du doigt pour des mesures contraires aux normes internationales en matière de droits humains. Mais l’organisation n’a pas manqué de se pencher sur la situation nationale. Le rapport met en lumière des problématiques persistantes au Bénin : conditions carcérales préoccupantes, restrictions à la liberté d’expression et de réunion pacifique, usage excessif de la force par les forces de l’ordre, ou encore des expulsions forcées sans indemnisation sur le littoral.

Un plaidoyer pour des réformes concrètes

En plus de dresser ce tableau critique, Amnesty International Bénin appelle à des réformes urgentes. L’organisation relance notamment son plaidoyer pour une révision du code électoral en vue de l’élection présidentielle de 2026. Certaines dispositions actuelles seraient, selon elle, incompatibles avec les libertés de réunion et d’expression garanties par la Constitution.

« Nous espérons que ce code sera révisé afin de permettre à chaque citoyen de se réunir librement et sans entrave », a affirmé le directeur exécutif. Le responsable média d’Amnesty International Bénin a pour sa part salué les intentions affichées par les autorités, tout en soulignant leur manque de mise en œuvre concrète : « Les directives sont encourageantes, mais restent insuffisantes si elles ne sont pas suivies d’actions fermes. »

Un engagement renouvelé pour les droits humains

Fidèle à sa mission, Amnesty International entend continuer à sensibiliser, éduquer et interpeller. « Ce n’est pas facile, mais nous avons espoir que les autorités compétentes nous écouteront. Amnesty International continuera à faire son travail d’éducation aux droits humains », a conclu Dieudonné Dagbéto, non sans adresser ses remerciements à tous les acteurs engagés dans cette lutte, à commencer par les professionnels des médias.

Rappelons qu’Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de 10 millions de membres, œuvrant sans relâche pour que les droits humains soient respectés partout et pour tous.

La Rédaction