Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Des comités communaux de leaders religieux formés

Suite au plaidoyer du Parlement des Jeunes du Bénin visant la promotion et l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive dans les communes de Savalou, Bantè et N’Dali, les leaders religieux sont favorables à installer dans chaque confession religieuse des clubs dirigés par des moniteurs pour discuter des questions de santé sexuelle et reproductive. Il importe donc de former et/ou de renforcer les capacités de ces derniers en matière de SSR en raison de leurs rôles très importants auprès des jeunes et adolescents. La présente activité organisée par le Parlement des Jeunes du Bénin avec le financement de l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille, du 19 au 24 Juin s’est donné pour objectif d’outiller les leaders religieux et des moniteurs des groupes des jeunes et ados des églises, mosquées et couvents pour instaurer une bonne sensibilisation en matière de Santé Sexuelle et Reproductive au Bénin. Elle a permis de leur donner des informations et de leur proposer des stratégies et outils pour créer et maintenir un processus de communication avec les enfants, les adolescents et les jeunes, en famille ou dans tout autre milieu de vie.

Trois équipes ont été constituées par les jeunes parlementaires pour outiller les leaders religieux sur l’éducation complète à la SSR afin qu’ils orientent convenablement la jeunesse et les adolescents de leurs confessions religieuses respectives. Ainsi, il a été essentiellement question de renforcer les capacités des leaders religieux sur l’éducation à la santé sexuelle et d’outiller les leaders religieux sur les valeurs intrinsèques liées à l’éducation à la santé sexualité dans les communes de Savalou, Bantè et N’Dali. La communication pour non seulement dialoguer avec son entourage, mais aussi pour cerner le sens des faits sociaux autour de soi. Se faisant, le cercle familiale est réputé être la première structure sociale d’apprentissage divers dont l’éducation à la santé sexuelle et reproductive. Au-delà du cercle familial et en contexte africain, béninois, la contribution des leaders religieux, n’est pas à laisser de côté. Grand faiseur d’opinion, il se fait de plus en plus indispensable de les convoquer dans l’Education à la Santé Sexuelles et Reproductive (ESSR). Leur obligation morale de dialoguer avec les fidèles en adoration sur la question s’en trouve ainsi accomplis.

N’Dali

A cet effet, face au faible impact des actions menées pour la promotion de l’ESSR, la deuxième mandature Parlement des Jeunes du Bénin avec l’appui financier de l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (ABPF), a organisé une mission de terrain pour la formation du comité communal des leaders religieux à l’éducation à la sante sexuelle et reproductive dans la commune de N’DALI. Cette mission a été conduite par une équipe de trois (03) Jeunes Parlementaires que sont : Aymard Koura KONTI (Chef Equipe), Wasilatou Arikè ADAM (Chargée de la logistique) et Abdoul-Waahiodou BOUKARI BATA (Rapporteur). Réalisée du 19 au 24 juin 2020, cette mission de formation s’est tenue à l’Ecole Centre de N’DALI avec la participation effective de neuf (09) membres du comité des leaders religieux dont cinq (05) femmes et quatre (04) hommes dont la liste est annexée au ce rapport. La méthodologie de la mission à consister tout d’abord à prendre contact avec le point focal en SSR du parlement à N’DALI pour d’une part la mobilisation des acteurs et la préparation de la salle de réunion et d’autre part, les diverses démarches administratives auprès des autorités locales. L’équipe s’est rendue sur le terrain où les modules de formation ont été dispensés dans une approche interactive marquée par de courtes pauses d’exercices pratiques et débats généraux. Des jeux de rôles ont également été utilisé pour égailler l’ambiance lors de la formation. Il a s’agi des concepts de SSR de : personnels et prestataires de soins de santé sexuelle et de la reproduction, Services de santé, Mutilation génitale, Couple, Harcèlement, Mariage Précoce et Mariage Forcé. La clarification de ces différents concepts a suscitée de vives débats et questions de compréhension. Pour dissiper ces nombreuses questions des cas pratiques ont été traités. ArikèWasilatou ADAM intervenant à son tour pour la seconde partie du module à aborder les notions de bases sur l’ESSR pour conduire le dialogue parents-enfants en l’occurrence avec les enfants de 0 à 8 ans. A cet effet, plusieurs thèmes transversaux ont été abordés. A l’issus des échanges sur ces thématiques, les participants ont acquis des compétences pratiques sur : l’anatomie, la physiologie sexuelle et reproductive ; la procréation ; l’intimité et l’intégrité corporelle ; la famille et la religion ; les relations amicales et amoureuses ; la tolérance et le respect ; les stratégies de communication avec les enfants de 0-8 ans sur la SRR. Dans la résolution des cas pratiques conduit par la M. AyamardKONTI, les participants ont fait d’édifiantes recommandations sur la question de mariage précoce. Là-dessus, les participants sont unanime sur le fait que marié une fille à l’âge de 12 ans est mauvais, et qu’il urge de continuer les sensibilisations de leur paire leaders religieux. Aussi recommande-t-ils de relativiser les règles religieux et d’avoir un avis nuancé sur la question lors des débats publics vu que le Bénin est un pays laïc.

Pour le plan d’action de restitution, les jeunes parlementaires se sont répartie les leaders religieux en groupe de trois et de manière participatif, ils ont porté assistance individuelle à chacun, pour l’adaptation du précédent canevas général aux cibles que les participants prévoient toucher. A ce effet, les participent ont prévue rencontrer six catégories d’acteurs pour la restitution. Il s’agit des élèves et étudiants ; les jeunes déscolarisés ; les fidèles chrétiens ; les ménagères, les artisans (mécaniciens) et les cultivateurs. Certains ont annoncé l’option de prendre appui sur les organisations faitières de ces catégories d’acteurs pour réussir la mobilisation. De la cumulation du nombre de personnes à sensibiliser, environ huit cent soixante-dix (870) personnes seront touchées. Les stratégies de sensibilisation de même que les sources de vérifications sont retenues de commun accord avec les participants. Se sont entre autre la production de liste de présence, la prise de photos, des audio ou rapport. Les participants disposent de trois semaines soit de du 23 juin 2020 au 15 juillet 2020.

Il convient de retenir comme point de réussite : la participation assidue de tous les membres du comité des leaders religieux invités, la présentation de tous les notions contenues dans le Guide de Référence sur la SSR, la forte interactivité des toutes les séances grâce à l’implication réelle des participants lors des débats, l’engagement des participants à organiser des séances de restitution dans un délai raisonnable et la forte tolérance mutuelle et cohésion du groupe qui a régnée durant les échanges. En revanche, le respect des gestes/barrières de riposte conte le COVID19 a été le point d’achoppement entre les formateurs et les participants qui n’avaient pas pour habitude le port systématique des masques. Fort heureusement, que les multiples rappels à l’ordre ont permis d’intégrer cette habitude dans le quotidien des participants. Aussi, la diversité du profil des participants avec pour certain, zéro niveau d’instruction, à rallonger les temps de formation, vu qu’il fallait interpréter en langue locale pour ceux qui ne comprennent pas la langue française.

Savalou

L’activité de Savalou a été conduite par une délégation de trois jeunes parlementaires à savoir Credo GANSOU, Floriane AMADJI et Lionceau AGRE. Le guide de référence pour la conduite du dialogue parent-enfant en santé sexuelle et reproductive élaboré par le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance en partenariat avec quelques Organisations Non Gouvernementales a fait l’objet d’une présentation sommaire en raison de ce qu’il est le document devant servir de support pour la formation. Dans un premier temps, il a été question de la présentation du mode d’emploi du guide de référence pour la conduite du dialogue Parent–Enfant en Santé Sexuelle et Reproductive mettant l’accent sur l’appropriation de toutes les notions contenues dans le guide puisqu’ils sont appelés à transmettre ces notions non seulement à leurs enfants mais aussi aux fidèles de leurs différentes confessions religieuses. Parmi les thèmes débattus, il a été soulevé la possibilité pour les parents de discuter avec les enfants de cette tranche, des thématiques telles que : Anatomie et physiologie sexuelle et reproductive, image et corps, intimité et intégrité corporelle la famille et la religion le respect et la tolérance sans toutefois oublié d’aborder les questions relatives aux violences à caractère sexiste et l’exploitation sexuelle. Place a été rapidement faite à la présentation et aux discussions autour des compétences de basse du curriculum d’ESS retenues pour les enfants de 8 à 13 ans. C’est ici l’occasion de leur pointer du doigt les facteurs qui influencent la physionomie de nos enfants les amenant à atteindre l’âge de la puberté de façon précoce d’où l’intérêt d’une communication beaucoup plus accrue en utilisant les techniques apprise la veille. Ainsi, ils pourront discuter entre autres des thématiques telle que : l’hygiène corporelle, les fonctions des organes sexuels et reproductifs externes, la pollution nocturne, la puberté, l’inceste, le harcèlement sexuel en milieu scolaire, la pédophilie, la pornographie, la grossesse, les maladies et infections sexuellement transmissibles, les bienfaits du sport, etc. il a été aussi question de la présentation suivie d’un débat interactif, du module sur les compétences de base du curriculum d’ESS retenues pour les enfants de 18 à 24 ans. Dotée de la maturité pour avoir des relations amoureuses, cette tranche d’âge pour être atteint par des messages, doit user des techniques et des exemples concrets de leur entourage de la responsabilité qui leur incombe désormais face à leur acte. Ainsi après une très belle présentation de cette session sur les thématiques comme la frigidité, l’impuissance, la religion dans le choix du conjoint, les taches ménagères dans le couple, les zones érogènes, les droits des jeunes en matière de SSR sans oublier d’aborder la stigmatisation VIH / SIDA place a été faite à un débat interactif. Au cours de ces échanges, les leaders religieux conscient de leur grand rôle à jouer pour le succès de ce programme qui ne se limite pas à leur formation et tenant compte de l’efficacité de l’abstinence et du retard du premier rapport sexuelle, ont plaidé pour un appui technique et financier afin de faire la promotion de la virginité à travers l’organisation des compétitions récompensant les jeunes filles chaque année.

Bantè

Conduite par une délégation de trois jeunes parlementaires à savoir Duconois ADJAKOSSA, Abdoul-Tahirou AMIDOU et Élie KOSSOU. Cette mission qui s’est voulue une suite logique des actions précédentes, a eu pour objectif d’outiller les leaders religieux sur les notions, moyens et stratégies liés à l’éducation à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes. La formation proprement dite ayant débuté, par la suite, deux modules suivis d’un débat interactif avec les participants ont meublé les échanges de la matinée de ce jour. Le premier module a porté sur la présentation de l’importance du dialogue parent-enfant sur la SSR ainsi que des stratégies pour le réussir. Lors du second module, il a été présenté les conseils pratiques pour réussir ledit dialogue. Au cours du débat interactif, en ce qui concerne le premier module, principalement, les problèmes liés au poids de la tradition, à la non maitrise de l’usage des nouvelles technologies, au manque d’informations des parents ont été soulevées, à titre d’exemples, comme les contraintes qui rendent complexes la discussion par rapport au sujet de la sexualité avec les enfants. La suggestion de la tenue de la présente formation dans chaque arrondissement a été faite afin qu’un grand nombre des parents ne soient plus ignorants de tout ce qui relèvent de leurs responsabilités quant à l’éducation à la santé sexuelle et reproductive des enfants. En ce qui concerne le second module, les échanges ont essentiellement porté sur les comportements à avoir pour maintenir un climat de confiance entre les parents et leurs enfants afin que la discussion sur la sexualité ne soit plus un sujet tabou. Parmi les thèmes débattus, il a été soulevé la possibilité pour les parents de discuter avec les enfants de cette tranche, des thématiques telles que : Qu’est-ce qu’un garçon ? Pourquoi prendre de son corps ? Qu’est-ce que la famille ? Qu’est-ce que la maitrise de soi ? Qu’est-ce que la violence ? En quoi consiste le respect de soi et de l’autre ? Est-il nécessaire d’avoir une répartition sexiste du travail domestique ?… Les questions relatives à la camaraderie, l’amitié, la différence entre camaraderie, amitié et amour, les attouchements sexuels, l’excision n’ont pas été occultées.

La présentation des compétences de base du curriculum d’ESS retenues pour les enfants de 13 à 17 ans. Du spermatozoïde/ovule à l’Homme, la masturbation, la famille et le choix du conjoint, les grossesses précoces, le multipartenariat sexuel, les méthodes de contraception, les dangers d’une alimentation salée ou sucrée,…. Voilà autant de sujets dont les parents peuvent discuter avec les enfants se retrouvant dans cette tranche d’âge dans laquelle ces derniers sont en pleine période pubertaire et où le dialogue est fondamental pour les aider à gérer au mieux leur santé sexuelle et reproductive. Au cours des échanges avec les participants qui n’ont pas manqué de manifester leur intérêt pour les sujets. De réels exemples de cas pratiques vécus ou entendus ont été évoqués afin de convaincre chaque personne de l’importance de la tenue salvatrice de ces dialogues entre parents-enfants.