Après l’élection du nouveau maire Aboubacar Yaya à la tête de la mairie de Parakou, son prédécesseur vient de lui passer la charge. Occasion pour lui de dresser son bilan depuis octobre 2016 à la tête de la troisième ville à statut particulier du Bénin.
Extrait du discours bilan de Charles Toko
Dans le cadre de la présente cérémonie, je vais juste aborder trois éléments à savoir : l’état des lieux à ma prise de fonction, les diligences menées au cours de mon mandat et enfin, mes suggestions à l’endroit de la nouvelle équipe dirigeante de la ville dans l’espoir que la nouvelle corde se tressera au bout de l’ancienne.
A ma prise de fonction en octobre 2016, la commune de Parakou vivait des moments difficiles quant à sa gouvernance. Au plan budgétaire, elle avait accumulé des déficits successifs depuis 2003 pour en être à un milliards six cent millions environs en 2016. Ce montant comprend le déficit d’exécution (500 millions) les ressources FADeC reportées (900 millions) et les autres financements que sont les ressources du Partenariats Parakou-Orléans et les ressources du Fonds de Transition Eau. Une crise de confiance était alors installée et la commune courrait le risque d’être suspendue du FADeC et de perdre les ressources des partenaires financiers.
Sur tout un autre plan, le fonctionnement de l’administration était presque chaotique et la gestion foncière de même. Là, les cabinets de Géomètre régnaient en maître ; disposant de tous les documents fonciers au motif que l’administration leur devait beaucoup d’argent qu’ils n’allaient pas remettre les parcelles revenant de droit à la mairie. Certains les vendaient même pour se payer.
Face à cette situation, il fallait trouver une thérapie au plus pressé pour sortir la commune de Parakou de l’ornière. Et, à cet effet, l’unique solution fut la création de richesses. Voici alors comment est née l’idée des audits sur les lotissements, la titrisation des dettes de la commune, la création de la Société d’Investissement pour le Développement Economique et Social de Parakou (SIDES-Parakou) ; la mise en place du Système d’Information Géographique, la reprise des marchés précédemment concédés, la Foire Internationale de Parakou, la création des Parkings et la reprise en main du partenariat et des projets et programmes qui dormaient. Toutes ces initiatives ont été soumises au conseil municipal qui les a autorisées par délibération.
Monsieur le Maire
Messieurs les Adjoints au Maire
Je puis aujourd’hui vous rassurer que ces différentes initiatives ont produits des fruits au-delà des attentes.
En effet, les audits des lotissements ont permis d’avoir une situation nette du niveau d’aménagement de la commune et de savoir que l’administration dispose, aujourd’hui de 12.977 parcelles qu’elle peut facilement mettre en vente. A une valeur vénale de 875.000 francs comme l’indique la loi de finances, la mairie engrangera 11.354.875.000 f au budget. Comme autre avantage connexe, sur la régularisation des lotissements du cabinet ETPB, trois sont déjà à la phase de recasement. Et pour ces trois zones, il est recensé 11.000 parcelles dont les propriétaires doivent payer les frais de lotissement et d’attestation de recasement ; le tout évalué à 100.000 francs. Là encore il est attendu au budget 1.100.000.000 f.
La titrisation des dettes de la commune évaluée à 4 milliards a permis, prioritairement, d’acquérir les engins lourds pour la SIDES et de payer une partie des fonds dus aux cabinets de Géomètre et au cabinet d’audit et de mise en place du SIG. Elle a également permis de financer certains équipements marchands.
L’idée de la Société d’Investissement pour le Développement Economique et Social de Parakou (SIDES) est de permettre à la commune de capter les ressources de la commande publique. Et, à ce jour, SIDES compte déjà, dans son portefeuille, des marchés publics, non exécutés pratiquement et dont les montants cumulés dépassent les 3 milliards de nos francs.
Le Système d’Information Géographique est à présent opérationnel. La base contient, à ce jour, 180.000 parcelles, la carte administrative de la ville et un guide qui peut être imprimé et vendu aux touristes. Avec cette base, les réalisations budgétaires concernant la taxe foncière unique seront multipliées par 4. En effet, jusqu’à présent, c’est seulement 45.000 parcelles qui étaient recensées et imposées annuellement pour un montant de 200 millions. Aujourd’hui, on peut espérer au moins 800 millions par an rien que pour cet impôt sur le foncier.
La reprise des marchés précédemment concédés a permis de passer de 8.820.000 f seulement que paiyait la SGMP par an à 200 millions pour la même période ; je veux dire un an.
La mise en route des projets et programmes qui sommeillaient a remonté la cote de confiance de la commune. Et, comme retombée immédiate le programme Omidelta avec 800 millions de subvention, la montée en flèche des ressources FADeC et le doublement de la subvention du partenariat Parakou-Orléans.
Au regard de tout ce qui précède, la commune de Parakou vaut, à ce jour, plus de 15 milliards de nos francs constitués des produits de vente des parcelles, des taxes foncières, des recettes des marchés et parkings et des activités de la SIDES. Ceci n’inclut donc pas les subventions diverses et les appuis des partenaires au développement.
Je peux donc me permettre de dire que la commune a largement de quoi résorber son déficit, payer la dette de la titrisation et ses dettes vis-à-vis de ses créanciers et jouir d’un autofinancement nécessaire pour booster son développement. N’avais-je pas coutume de dire que mon équipe fera le sale boulot afin de créer la richesse et permettre à la commune de décoller économiquement ?
Monsieur le Maire
A la lumière de ce qui précède, qu’est-ce que je peux à présent vous demander ?
Puisque nous partageons tous la même préoccupation à savoir le développement de notre chère commune Parakou, j’allais vous suggérer de poursuivre les efforts entrepris en corrigeant là où j’ai moins réussi. A cet effet, il me parait important de :
? veiller au respect strict des exigences du FADeC afin d’améliorer les dotations budgétaires dudit fonds. Déjà nous avons réussi à faire passer la commune du 47ème rang qu’elle était en 2015 au 3ème rang en 2018.
? poursuivre la création des richesses afin de rendre viable la commune. Sur ce, il est intéressant de parachever la régularisation des 6 lotissements restants du cabinet ETPB et de poursuivre l’actualisation de la base fiscale du SIG ;
? poursuivre également la réorganisation du secteur des conducteurs de taxi-moto. Comme bonne nouvelle, le recensement des acteurs est terminé et 4.000 maillots sur un besoin de 3.600 sont déjà confectionnés et disponibles au magasin. Il reste à les distribuer et à jouir de la taxe instituée par la loi.
? conserver et continuer l’organisation de la Foire Internationale de Parakou en raison de ses multiples avantages (mise de Parakou sur orbite des grandes villes et retombées économiques et financières pour la ville)
? sauvegarder la confiance retrouvée auprès des partenaires au développement ; notamment financiers. Je veux nommer la ville d’Orléans et l’Ambassade des Pays-Bas.
Monsieur le Maire
Je vous souhaite, du fond de mon cœur un excellent mandat et beaucoup de réussite. En tout cas, je suis là et vous pourrez toujours compter sur moi chaque fois.
Vive la commune de Parakou, prospère
Je vous remercie.
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