Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

AU RYTHME DELA POLITIQUE, la chronique politique de Jules Léandre Kiti : Rajeunissement-Renouvellement- Recomposition!

Loin des tensions larvées ou visibles, réelles ou créées de toutes pièces par certains acteurs politiques, je suis préoccupé par un passage qui s’impose au Bénin politique. Un tournant décisif qui appelle réflexions sérieuses et profondes. Un job qui incombe aux laboratoires politico-scientifiques, sans moindre compromission avec la planète des invectives faciles orchestrées par des tâcherons politiques zélés.

Il s’agit de la trilogie Rajeunissement-Renouvellelent-Recomposition. Rajeunissement , Renouvellement et Recomposition de la classe politique.

Rajeunissement : il est indéniable et saute à l’oeil que, de 1990 (et quelques années avant) à aujourd’hui , le Bénin a produit une dense génération de jeunes acteurs publics et politiques.
Des jeunes dont les griffes se sont solidifiés au fil des expériences, certes modestes mais intenses et édifiantes. Des jeunes femmes et hommes qui peuvent, à juste titre, estimer qu’ils ont assez joué les rôles de teneurs de sacs et de tâcherons politiques vite oubliés après les moissons. C’est le moment. C’est leur moment. Partis politiques, toutes les autres composantes de l’arène publique et politique, toutes les institutions agissant sur la matière politique , sans oublier la société civile ( pour ce qui en reste ), devront en tenir grand compte. Déjà à l’horizon 2026.

Renouvellement : qu’on le veuille ou pas, une forte, célèbre et redoutable génération d’acteurs politiques est en train de finir. Ils ont beau s’efforcer de se donner une nouvelle virginité politique en rassemblant le peu d’énergie qui leur reste, à actualiser leurs réflexes,….le temps à fait son œuvre .
Ces acteurs politiques, actifs depuis les années 1960 et suivantes, constituent toutefois des bibliothèques politiques à consulter. Des repères très utiles pour servir d’anciennes cordes. Avec leurs hauts et leurs bas. Avec leurs succès et échecs on ne peut plus édifiants qui caractérisent leurs parcours respectifs. Qu’on le force ou pas , presque par effet darwinien, le renouvellement de la classe politique va se faire. Nous y sommes de pleins pieds. Les réformes institutionnelles et politiques impulsées en mode turbo par le régime du Président Talon y ont donné un coup d’accélérateur. Les écheances inédites de 2026 offriront, à n’en point douter, le premier tableau illustratif de cette opération naturelle et évidente. La génération intermédiaire( les  » jeunes » de la vieille classe politique), devra composer avec la forte et pressante nouvelle et jeune génération d’acteurs politiques. Ce sont eux, oui ce sont eux qui clament  » C’est le moment ! C’est notre moment ! ».

Recomposition: inévitablement, le lendernau politique béninois s’en va connaître une véritable recomposition. Si au sein de la majorité présidentielle, un management assez minutieux s’opère pour maintenir la cohésion, l’union et consolider ces valeurs, les forces de l’opposition ne cessent de se battre comme de beaux diables afin , visiblement, de booster la pénible dynamique de l’action concertée. Pendant ce temps, des signes avant-coureurs de mouvements inattendus se font sentir. Tout porte à croire que l »année 2025 nous réserve beaucoup de choses spectaculaires. Le vrai défi se trouve dans la capacité de celui ou ceux des leaders de différents camps, à contenir et manager avec maestria, leurs troupes. D’autres partis politiques se créent. Eux aussi n’hésitent pas à proclamer gaillardement ( pour l’heure, juste dans le discours ) leur ambition de bouleverser les donnes en et à partir de 2026. L’un dans l’autre, il es clair que le Bénin politique n’échapera pas à ce troisième facteur, celui de la recomposition de l’espace.

Après l’exposé de ces trois phénomènes inévitables de la marche politique de notre pays , ma préoccupation, à la fin, c’est de savoir si les laboratoires politico-scientifiques sont suffisamment en alerte et activés dès maintenant pour produire en quantité et en qualité , des réflexions sérieuses , indispensables à une amorce efficace du nouveau cycle qui commence en 2026, avec les élections générales. La proactivité devient indispensable dans ce contexte. Ne pas le faire reviendra à laisser se réunir les tristes conditions , terreau fertile , pour que , d’ici 10, 20, 30 ans, la classe politique soit encore , dans sa grande partie, surprise par des réformes qui vont s’imposer pour l’essor prononcé du pays. C’est une affaire de cycle. Et il faut s’y préparer.

JLK.