Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Cancer du sein  : «…au début, c’était juste une petite boule et je n’avais jamais imaginé que c’est un cancer» témoigne une malade

Octobre rose 2020. Mois d’octobre, mois consacré au cancer du sein. Le témoignage poignant d’une jeune dame Béninoise  à qui le cancer du sein a été détecté en 2012. Elle préfère que son témoignage soit publié sous anonymat.

N.E : En quelle année avez-vous découvert votre  cancer du sein et quel âge vous aviez ?

Mme X :En 2012 et j’avais 32 ans

2 – comment vous vous êtes  sentie quand vous avez su que vous pourriez  être atteinte du cancer et quel a été votre état quand le diagnostic a été confirmé ?

Au début, c’était juste une petite boule et je n’avais jamais imaginé que c’est un cancer. C’est suite à des bilans et aux résultats d’anatomie pathologie que j’ai su que c’est un cancer. Cette nouvelle avait anéanti ma famille et moi. C’est traumatisant quand on vous annonce du jour au lendemain que vous êtes atteinte d’un cancer ! Un mot dont le son  peut déjà vous faire penser à la mort. Mais j’ai repris mon courage à deux mains et  réuni ma foi et mes forces pour faire face à ce ‘’ crabe ‘’.

3-Quelle a été la première étape après le diagnostic

La première étape fut les bilans avant chimiothérapie

4- Quelles sont les thérapies que vous avez suivies ?

La chimiothérapie : 3 séances de fec100

Et 3 séances de doxotaxel.

– Ablation totale du sein + curage axillaire.

– Radiothérapie

J’ai été mise sous du tamoxifène pendant 5 ans (hormonothérapie)

5- Quels ont été les effets de la thérapie sur  votre corps  ,sur votre  mental?

Les vomissements, je me suis vue anéantie,  diminuée,  ratatinée, livide , blanche comme un linge , tellement épuisée par les chimio  que mon mari me portait dans la douche pour mon bain. Je ne tenais pas debout les jours qui suivaient  les chimio . Manque d’appétit,  nausées , vertige, des bouillonnement dans le crâne telle une bouilloire prête à servir le thé, douleurs articulaires, étaient au RDV. ,

N’oublions pas les accompagnants et les enfants qui payent cher la note !

Et puis , plus personne ne vient vous voir ou presque. Vous vous sentez diminuée  au travail. Vous n’avez pas droit à la parole car les collègues vous considèrent comme morte. Le regard que l’on pose sur vous quand vous êtes au boulot et  malade du cancer, est plutôt celui qui vous tue à petit feu. Il faut s’armer de courage et apprendre à surpasser ses regards.

6- Comment avez-vous vécu l’ablation (action d’enlever) de votre sein physiquement et mentalement

Au début, franchement parlant, c’était traumatisant. J’ai passé des mois sans pouvoir me regarder dans un miroir. Pour mon mari, c’était pire mais avec le temps j’ai pu surpasser tout ceci. En ce qui  concerne mon homme, il n’a jamais pu faire le deuil jusqu’à ce que nous nous séparions car il avait trop peur de me perdre. Donc, il m’a fait sortir de sa vie pour ne pas à être veuf.

7- Que pouvez-vous donner comme conseils aux jeunes filles et femmes aujourd’hui

Comme conseils, j’invite toutes les jeunes filles et les femmes à apprendre à s’autopalper 8 jours après le début des  menstrues. Les femmes ménopausées doivent choisir un jour dans le mois pour le faire.

Il faut également essayer de consulter chaque année son gynéco ou aller dans les cliniques ABPF pour le frottis vaginal.

Que les jeunes filles retardent un peu leurs premiers rapports sexuels, car les rapports sexuels précoces causent plus tard le cancer du col l’utérus.

Qu’elles évitent la multiplication des partenaires.

 

Témoignage recueilli par Karimath Foumilayo Lawani : Présidente de l’ONG Eduquons Autrement, avec la collaboration de SOS Cancer Benin Page facebook : Programme Eduquons Autrement.

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