Voici quarante-heures que le Bénin est passé par toutes les émotions et par tous les commentaires.
De leur lecture, je me réjouis que rien ne se soit passé dans mon pays comme ailleurs où la démocratie a connu un coup d’arrêt par les armes.
De leur lecture, je suis fier que pour une fois, la gouvernance institutionnelle d’un pays de la CEDEAO, notamment celle de son système sécuritaire, ait permis à la coopération militaire sous-régionale de se déployer. C’est à l’actif du Chef Suprême des Armées, le Président Patrice Talon, qui est depuis dix ans à la proue de la modernisation de tous les secteurs de la vie politique, économique et sociale du Bénin, en tant que quatrième Chef de l’État de l’ère du Renouveau Démocratique.
De la lecture des émotions et des commentaires par lesquels le Bénin a fait la une de l’actualité internationale, je pleure et je saigne de voir ma Pendjari et mon Atacora natals, s’illustrer comme le berceau des extincteurs de la stabilité politique et de la démocratie.
Hier sous Nicéphore Soglo, c’était un premier Pascal du nom de Tawes qui à initié une mutinerie à partir de l’Atacora, étouffée par la République. Notre département en est sorti privé pendant plus de vingt ans, de projets de développement de grande envergure, malgré le magistère décennal de Mathieu Kérékou qui en est natif, suivi de celui de Boni Yayi, originaire du grand-Nord.
Aujourd’hui, au terme des dix années de pouvoir de Patrice Talon, c’est à l’initiative d’un second Pascal, Tigri, que l’histoire se répète. Cette fois-ci avec une violence, un mode opératoire une logistique plus importants ; et une envergure plus nationale. À qui profite vraiment le crime ? Assurément pas à l’Atacora qui a enregistré ces dix dernières années, des investissements agro-industriels, marchands, routiers, touristiques et hôteliers accrus et en plein regain. Les deux derniers étant étouffés par un facteur exogène de type nouveau, l’extrémisme violent, qui handicape également tous les pays de la bande côtière ouest-africaine (Bénin, Nigeria , Togo, Ghana, Côte d’Ivoire).
La preuve que ce crime ne profite en rien à l’Atacora, c’est cette question qui m’a été posée ce soir et que j’ai reçue comme à la fois une paire de gifles et une injure : « Votre région a gratifié notre pays de brillants officiers de l’armée comme Kouandéte, Kérékou, Tawès qui furent de braves soldats. Mais Tigri quant à lui, qu’est ce qui n’a pas marché à son niveau ? »
J’ai dû m’armer de calme et de lucidité pour y répondre par des questions simples adressées à mon interlocuteur, un frère du Sud-Benin et plus précisément du département d’origine du Colonel Dieudonné Djimon Tévoèdjrè et du civil Michel Sodjinou qui, ayant plutôt fait des choix favorables au Président Patrice Talon et à l’institution républicaine qu’il représente, ont dans d’autres contextes, été plutôt qualifiés de traîtres. Mes questions :
Donc l’Atacora est le département du Bénin qui a vocation à produire des mutins et des putschistes au pays ?
Notre spécialité est-elle d’être des rebelles à la République et à l’État ? Il m’a répondu : « d’être les sauveurs du pays ».
Et j’ai poursuivi : Donc un « brillant officier de l’armée », un « sauveur du pays », c’est celui qui réussit un coup d’État comme Kouandéte et Kérékou ?
N’est-ce pas plutôt celui-là qui nous protège contre les terroristes au Point Triple plutôt que de violer les franchises de la SRTB et tuer Mme Bada dans son lit ?
Que reste-t-il du brillant officier que serait le Colonel Pascal Tawès, puisqu’il n’a réussi aucune mutinerie et qu’il s’est finalement reconverti au militantisme partisan, d’abord au sein de l’UP-R puis désormais au BR ?
Que dire enfin du Colonel Pascal Tigri quand on sait qu’il a été formé à grands frais par l’État et qu’il a eu la confiance du Chef Suprême des Armées pour diriger la garde nationale, cette unité d’élite qui sert d’ultime recours pour sauver la République, lorsque tout est perdu ?
Plus aucune réponse de mon interlocuteur.
Au terme de ces « 48 heures chrono » qui ont ébranlé la République par la forfaiture de ses protecteurs assermentés, j’ai mal pour ma région natale, de savoir que les noms cités comme « Wanted » sont Tigri, Sambiéni, Samary, alors que ceux-là même qui les considèrent comme des sauveurs, ne trouvent aucun mérite au Colonel Dieudonné Djimon Tévoèdjrè. Un traître lui ? En tout cas pas à la République et à ses Institutions.
Plus que jamais, la Pendjari et l’Atacora, dont le développement est la meilleure réponse et le plus solide rempart contre le terrorisme, n’auront davantage part à l’action publique et aux investissements massifs, que si nos fils, en dignes soldats de la République, refusent d’être perçus par les autres du pays, comme ceux qui ne reculent devant rien, lorsqu’il s’agit d’attenter à la sûreté de l’Etat, à la sécurité des paisibles civils et à la dynamique de développement engagée.
Pourvu que la Pendjari et l’Atacora n’en payent pour une seconde fois de l’histoire, le prix de vingt ans d’ostracisation au moment même où ils ont besoin de la République et que la même République a l’obligation d’en faire des havres de paix, de sécurité et de développement économique et social.
Paix à l’âme de Mme Berthe BADA !
Dieu bénisse le Bénin !
Enfants du Bénin, debout !
Jocelyn Nenehedini

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